Kinshasa, 18 décembre 2024- Ce mardi, le gouvernement de la RDC, par le biais de ses cabinets d’avocats, a déposé deux plaintes distinctes contre les filiales belge et française d’Apple. Ces démarches ont été engagées respectivement auprès du parquet de Paris et d’un juge d’instruction à Bruxelles. Selon le ministre de la Justice, Constant Mutamba, ces plaintes ciblent des accusations graves de recel, blanchiment et pratiques commerciales trompeuses liées à l’approvisionnement en minerais provenant de l’Est de la RDC.
Dans un communiqué officiel, le garde des sceaux a dénoncé l’implication présumée d’Apple dans une chaîne d’approvisionnement contaminée par des minerais de sang. Ces ressources, extraites illégalement dans des zones de conflit en RDC, transitent par le Rwanda, décrit comme la plaque tournante de la contrebande. Selon les autorités congolaises, ce commerce alimente les groupes armés responsables de massacres et d’une crise humanitaire persistante dans les provinces de l’Est.
Les conséquences de cette exploitation illégale sont catastrophiques, souligne le communiqué : des millions de morts, des destructions massives de l’écosystème et une population plongée dans la misère. Le gouvernement congolais espère que la justice française et belge se penchera avec sérieux sur cette affaire pour mettre fin à ce commerce, qui alimente la guerre et enrichit des réseaux mafieux au détriment des populations locales.
En engageant ces poursuites internationales, la RDC entend non seulement réclamer justice pour les victimes des atrocités commises dans l’Est, mais aussi envoyer un signal fort aux multinationales impliquées dans l’exploitation irresponsable des ressources naturelles. Cette action s’inscrit dans une démarche plus large visant à mettre fin à l’impunité et à restaurer la souveraineté de la RDC sur ses richesses naturelles.