Kinshasa, 24 février 2025- Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a vivement dénoncé l’endoctrinement idéologique des policiers congolais capturés par les rebelles du M23. Selon lui, ces actes constituent une menace grave pour la souveraineté nationale et la cohésion des forces de sécurité. Cette déclaration intervient après que le M23 a déplacé, samedi dernier, une centaine de policiers de Bukavu vers Goma, où ils doivent suivre une formation sous le contrôle des rebelles.
D’après des sources locales, ces policiers ont été transportés par bateau vers la ville de Goma, avant d’être dirigés vers le centre de formation de Rumangabo. Officiellement, le M23 affirme vouloir les rendre plus professionnels, mais les autorités congolaises dénoncent une tentative d’embrigadement en vue de les retourner contre leur propre pays. Cette stratégie inquiète d’autant plus que les policiers sont censés protéger la population et non être instrumentalisés par un groupe armé.
Jacquemain Shabani a qualifié cette situation d’« extrêmement grave ». “Un groupe terroriste et un pays agresseur se permettent de kidnapper des hommes, prisonniers qui servent sous le drapeau, en les emmenant dans un camp pour les endoctriner idéologiquement, espérant pouvoir les retourner contre leur nation.”
Pour le numéro un de la territoriale, enlever des membres des forces de l’ordre congolaises pour leur imposer une idéologie hostile est une violation flagrante de la souveraineté nationale. Il espère néanmoins que les pressions diplomatiques exercées sur Kigali empêcheront la réussite de cette manœuvre.
À Bukavu, cette relocalisation forcée des policiers suscite des craintes parmi les habitants. Sans ces forces de sécurité, la population se retrouve plus vulnérable face aux menaces criminelles et aux violences qui secouent régulièrement la région. Beaucoup s’interrogent sur l’identité de ceux qui assureront désormais la protection des civils et de leurs biens dans un climat déjà tendu.
Pour l’instant, l’incertitude demeure sur la durée de cette formation et sur le sort réservé aux policiers concernés. Cette nouvelle escalade de tensions dans l’est de la RDC illustre une fois de plus la complexité du conflit et les enjeux politiques qui l’entourent. Les autorités congolaises, appuyées par la communauté internationale, tentent de contrer ces initiatives qui mettent en péril la stabilité et l’intégrité du pays.