Kinshasa, 25 février 2025- L’annonce faite par le président Félix Tshisekedi de mettre en place urgemment un gouvernement d’union nationale continue de susciter une vive opposition.
Plusieurs figures de l’opposition dénoncent cette initiative comme une manœuvre politique visant à détourner l’attention des véritables crises qui secouent la République démocratique du Congo (RDC).
Prince Epenge, porte-parole de Lamuka, la coalition de l’opposant Martin Fayulu, estime que cette proposition est une insulte aux Congolais.
« Proposer un gouvernement d’union nationale aujourd’hui, c’est se moquer des Congolais, c’est cracher sur les enfants de Goma qui meurent, les enfants du Nord et Sud-Kivu que Félix Tshisekedi a abandonnés », a-t-il déclaré sur Top Congo FM.
Pour lui, le pays fait face à trois crises majeures : une crise sécuritaire qui le déchire, une crise politique liée à l’illégitimité des institutions et une crise sociale aiguë. Il s’interroge sur la capacité du président à résoudre ces crises en intégrant simplement des opposants au sein du gouvernement.
Le Sursaut National, dirigé par Delly Sessanga, exprime également son scepticisme face à cette proposition. Alain Bolodjwa, membre du parti Levons-nous et Bâtissons, dénonce une approche simpliste du président.
« Une véritable analyse des raisons des échecs actuels devrait plutôt aboutir au départ de Félix-Antoine Tshisekedi », estime-t-il.
De son côté, Hervé Diakese, porte-parole d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, fustige une tentative désespérée de maintenir un pouvoir issu d’une tricherie en récidive. Il reproche au chef de l’État de privilégier des ajustements politiques superficiels au lieu de traiter les causes profondes de la crise.
« Une fois de plus, une piteuse réponse à une crise d’une rare gravité qui menace la survie de notre nation », s’indigne-t-il sur X.
Face à ces critiques, le président Tshisekedi se retrouve confronté à une opposition unie dans son rejet d’un gouvernement élargi. Cette impasse politique risque d’exacerber les tensions dans un pays déjà en proie à l’insécurité et aux contestations sociales.