Kinshasa, 06 mars 2025- À peine libéré de la prison centrale de Makala, Jean-Marc Kabund se projette déjà vers l’élection présidentielle de 2028. L’ancien président intérimaire de l’UDPS et ex-premier vice-président de l’Assemblée nationale a annoncé sa candidature ce jeudi, lors d’une interview accordée à RFI. Cette déclaration marque son grand retour sur la scène politique congolaise, après plus de deux ans d’incarcération.
Condamné en septembre 2023 à sept ans de prison pour « outrage au chef de l’État » et « propagation de faux bruits », Kabund a finalement bénéficié d’une libération anticipée en février 2025. Son retour en liberté a immédiatement ravivé les spéculations sur ses ambitions politiques. En officialisant sa candidature, il s’impose comme un nouvel acteur dans la course à la magistrature suprême.
Dans cette même interview, l’ancien allié de Félix Tshisekedi a rejeté l’appel du président à un gouvernement de cohésion nationale. Pour Kabund, il est hors de question de rejoindre un exécutif qu’il juge inefficace et en décalage avec les aspirations du peuple congolais. Il préfère se positionner en tant qu’opposant résolu et porteur d’une alternative politique.
Profitant de cette tribune médiatique, il a également dénoncé les conditions de détention à la prison de Makala. Il a notamment évoqué le massacre de septembre 2024, où au moins 129 détenus ont perdu la vie lors d’une tentative d’évasion. Selon lui, cet événement illustre l’urgence d’une réforme du système carcéral congolais, qu’il promet d’inclure dans son programme politique.
Jean-Marc Kabund n’en est pas à son premier coup d’éclat. Après avoir été écarté de l’UDPS en 2022, il a fondé son propre parti, l’Alliance pour le Changement (ACh), avec pour ambition de structurer une opposition forte. Son annonce de candidature confirme son intention de s’affranchir définitivement de son passé au sein du parti présidentiel et de s’affirmer comme un leader à part entière.
Cette entrée en lice modifie la dynamique politique en vue de la présidentielle de 2028. Kabund, qui fut autrefois l’un des piliers du régime Tshisekedi, devient aujourd’hui un challenger sérieux, capable de capter une partie de l’électorat déçu par le pouvoir en place. Reste à savoir s’il parviendra à rassembler suffisamment de soutiens pour peser dans le scrutin.
Son retour ne fait pas l’unanimité. Certains le perçoivent comme un opportuniste cherchant à rebondir après sa chute, tandis que d’autres saluent son courage et sa résilience face