Kinshasa, 27 mars 2025- Le concert « Solidarité Congo », prévu le 7 avril à l’Accor Arena de Paris, pourrait ne jamais voir le jour. Annoncé comme un grand rassemblement artistique pour soutenir les populations congolaises affectées par la guerre à l’Est, l’événement est désormais menacé d’annulation. Une situation que le gouvernement congolais attribue aux manœuvres diplomatiques du Rwanda, cherchant à politiser une initiative culturelle.
Mercredi, lors d’un briefing spécial, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a tenu à clarifier les intentions derrière cet événement. “Nous voulons manifester la puissance de notre voix à travers la culture, dénoncer l’injustice et soutenir nos frères et sœurs affectés par le conflit. Ce concert est un cri du cœur, pas une provocation politique”, a-t-il affirmé.
Pourtant, l’événement suscite des tensions en France, notamment en raison de sa date, qui coïncide avec la Journée internationale de commémoration du génocide des Tutsi. La diaspora rwandaise considère ce choix comme une offense et a exercé des pressions pour son interdiction. La mairie de Paris a saisi la préfecture de police, craignant des débordements.
Face à cette polémique, le ministre Muyaya a dénoncé une manipulation diplomatique. “Nous respectons la mémoire du génocide rwandais. Il est inacceptable que l’on détourne le sens d’un événement humanitaire à des fins politiques”, a-t-il insisté. Il rappelle que des artistes non congolais souhaitaient participer, mais que certains se retirent sous la pression.
Alors que la décision finale dépend des autorités françaises, Kinshasa reste optimiste. “Je ne pense pas que la France puisse céder à cette instrumentalisation. Ce concert est un symbole d’unité et de solidarité, il doit avoir lieu”, a conclu Muyaya. Le bras de fer diplomatique autour de cette soirée musicale est loin d’être terminé.