Kinshasa, 12 avril 2025- Une semaine après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Kinshasa, le quartier Ndanu, dans la commune de Limete, est toujours submergé. Les eaux stagnantes ont transformé les rues en canaux impraticables, plongeant les habitants dans une crise humanitaire silencieuse. Les dégâts sont considérables, et les signes d’une quelconque assistance tardent à apparaître.
Sur l’avenue Conservateur, le quotidien est devenu un véritable parcours du combattant. Les bottes sont devenues indispensables, les maisons impraticables. Chez les Hongo, la vie s’est arrêtée. Meubles noyés, appareils hors d’usage, souvenirs et documents importants détruits. “Même la télévision fixée au mur est partie”, raconte, abattu, Joël Hongo.
Si certaines familles peuvent encore se réfugier à l’étage de leurs habitations, beaucoup n’ont ni étage, ni abri. Plusieurs dorment à la belle étoile, exposés aux intempéries et aux maladies. L’eau potable manque cruellement, et l’électricité est coupée. Pour s’approvisionner, il faut parcourir plusieurs kilomètres jusqu’à Debonhomme, ce qui nécessite de l’argent, un luxe que beaucoup n’ont plus.
Le désespoir est palpable. Les habitants, livrés à eux-mêmes, lancent des appels à l’aide. Ils demandent une intervention rapide des autorités et des organisations humanitaires. “Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme ça. Nous avons tout perdu”, s’indigne une résidente, les pieds dans l’eau, un enfant dans les bras.
Les inondations de ce début avril ont frappé fort. Selon le dernier bilan communiqué par le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, 43 personnes ont perdu la vie. Ce drame rappelle l’urgence de repenser l’aménagement urbain de Kinshasa, où chaque saison des pluies vire au cauchemar.
Alors que l’eau stagne et que l’espoir s’amenuise, Ndanu attend encore un signe. Un geste. Une réponse. La population, délaissée, lutte jour après jour pour sa survie, dans l’indifférence grandissante d’une ville habituée aux drames à répétition.