Kinshasa, 19 avril 2025- L’opposant congolais Moïse Katumbi est monté au créneau ce samedi, dénonçant une dérive grave de l’appareil judiciaire congolais après la relance du procès contre Augustin Matata Ponyo dans l’affaire Bukanga Lonzo. Dans une déclaration virulente sur X, l’ancien gouverneur du Katanga évoque un “procès politique”* aux relents de manipulation.
“Je condamne avec la plus grande fermeté le procès politique intenté ou repris contre l’honorable Augustin Matata par la Cour constitutionnelle de la RDC, en violation scandaleuse de toutes les règles élémentaires de droit”, a-t-il martelé, dénonçant une procédure viciée dès son origine.
Le président du parti politique Ensemble pour la République souligne que cette affaire aurait dû être close, puisque la Cour constitutionnelle elle-même s’était déclarée incompétente pour juger un ancien Premier ministre. Pour lui, relancer un tel dossier relève de l’“acharnement politique” déguisé en justice.
L’ex-gouverneur du Katanga en appelle au respect de l’immunité parlementaire dont bénéficie Matata Ponyo, aujourd’hui député national. “Le droit est piétiné et torturé pour satisfaire une volonté politique”, dénonce Katumbi, appelant à sortir des logiques de persécution et à privilégier l’unité nationale.
Dans cette charge frontale, Katumbi met également en lumière ce qu’il considère comme une “justice à deux vitesses”, soulignant que “ceux de la famille ou les courtisans du régime” échappent systématiquement aux poursuites. Une situation qui, selon lui, mine la crédibilité des institutions.
Ce nouveau développement dans le dossier Bukanga Lonzo intervient à un moment tendu sur l’échiquier politique congolais. Katumbi y voit clairement une manœuvre pour affaiblir l’opposition, dénonçant une “farce judiciaire” qui menace non seulement l’État de droit, mais aussi toute perspective de réconciliation nationale.