Kinshasa, 02 mai 2025- Dans une région marquée par des décennies d’instabilité, les États-Unis avancent leurs pions. Washington a salué, mardi, la signature d’une déclaration de principes entre la RDC et le Rwanda, une initiative qu’elle présente comme une percée diplomatique majeure en faveur de la paix dans les Grands Lacs. Ce texte, conclu sous la médiation du secrétaire d’État américain Marco Rubio, symbolise une nouvelle ère de négociation stratégique.
Mais derrière le langage diplomatique, l’empreinte américaine est les intérêts en minerais critiques – indispensables aux technologies modernes – occupent une place centrale. Dans une fiche d’information publiée par le Département d’État, l’accord est autant présenté comme un levier de paix que comme un outil de sécurisation des chaînes d’approvisionnement mondiales, dans un contexte de rivalités géoéconomiques croissantes.
“Cette déclaration contribuera à protéger nos intérêts stratégiques en minerais critiques et à apporter la paix et la stabilité tant attendues dans la région”, indique le document officiel. Une formulation qui suscite déjà des réactions critiques, certains observateurs estimant que la stabilité régionale est conditionnée à des intérêts extérieurs, et non à une approche centrée sur les populations locales.
L’initiative s’inscrit dans les 100 premiers jours de la diplomatie “America First” menée par Marco Rubio, sous l’administration Trump. Le secrétaire d’État affirme que chaque acte diplomatique doit avant tout renforcer la sécurité, la puissance ou la prospérité des États-Unis, une ligne qui pourrait redessiner les rapports de force traditionnels dans la région.
Le contenu détaillé de la déclaration reste pour l’instant confidentiel. Ce flou alimente les spéculations sur les concessions mutuelles accordées par Kigali et Kinshasa, et sur l’impact réel d’un texte qui, s’il marque une volonté de dialogue, soulève aussi des inquiétudes sur la souveraineté et les enjeux de transparence.
Alors que l’avant-projet d’un accord de paix plus global est attendu ce vendredi, la société civile congolaise reste en alerte. Beaucoup appellent à plus d’inclusivité dans le processus, redoutant que cette diplomatie à haute vitesse se fasse au détriment des voix locales et des véritables racines du conflit.