Kinshasa, 9 mai 2025 – L’ancien ministre des Finances et figure centrale du régime Tshisekedi, Nicolas Kazadi, a été arrêté jeudi soir à Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï-Oriental. Moins de 24 heures après son interpellation, il a été transféré à Kinshasa sous haute surveillance.
Si les autorités n’ont pas encore communiqué officiellement sur les motifs de cette arrestation, plusieurs sources sécuritaires évoquent des enquêtes en lien avec sa gestion du Trésor public. Des zones d’ombre subsistent notamment autour du fonds de stabilisation du taux de change, des marchés publics jugés opaques, de la taxe controversée RAM, ainsi que du programme d’infrastructure Tshilejelu.
À Kinshasa, des sources proches de la police judiciaire ont confirmé son transfert. Il serait actuellement entendu dans un lieu tenu secret. Celui qui fut le grand argentier de l’État semble rattrapé par des dossiers qu’il pensait clos depuis la campagne présidentielle.
Il y a quelques semaines, Nicolas Kazadi avait provoqué un tollé après une déclaration virulente visant l’entourage du président. “Nous aimons trop la jouissance. Nous commençons par nous partager l’argent des projets, puis nous réfléchissons après”, avait-il lancé, fustigeant également la création d’une cinquantaine d’agences qu’il a qualifiées de « budgétivores » au sein de la Présidence.
Ancien ambassadeur itinérant devenu ministre en 2019, Kazadi incarnait une élite technocratique censée redonner confiance dans la gestion publique. Formé à l’international, son profil rassurait les bailleurs. Mais au fil des années, critiques et soupçons se sont accumulés, dénonçant une gouvernance solitaire, opaque, et un manque de redevabilité.