Kinshasa, 15 mai 2025- Alors que le monde a les yeux rivés sur les négociations de paix, Kinshasa dresse un constat alarmant sur les exactions perpétrées par les rebelles du M23/AFC et l’armée rwandaise. Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernement congolais accuse ouvertement ces forces d’être responsables d’une vague de violences massives dans plusieurs zones sous occupation rebelle à l’Est du pays. Entre massacres, enlèvements, viols et persécutions, le tableau est d’une gravité extrême.
Les faits rapportés par le gouvernement sont glaçants. Du 10 au 13 mai, dans des localités comme Goma, Sake ou encore Kimoka, plus d’une centaine de civils auraient été assassinés, tandis que des milliers de jeunes hommes ont été enlevés, probablement pour être enrôlés de force. D’autres ont été torturés, exécutés ou victimes de violences sexuelles, tandis que des structures sanitaires et des libertés fondamentales ont été bafouées en toute impunité.
Kinshasa dénonce également un plan de substitution démographique, accusant Kigali d’avoir installé illégalement des familles rwandaises sur le territoire congolais, munies de papiers d’identité fournis par les autorités rwandaises. Des réfugiés congolais seraient persécutés, contraints à fuir à nouveau face à la pression des forces rebelles.
Selon Kinshasa, ces crimes constituent une violation manifeste des instruments juridiques internationaux, tout en citant notamment la Charte des Nations unies, la convention de Genève sur la protection des réfugiés, l’Acte constitutif de l’Union africaine, ainsi que la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Le gouvernement congolais appelle la communauté internationale à sortir de sa torpeur face à ce qu’il qualifie de « barbarie planifiée ».
Cette dénonciation intervient alors même que la RDC et le Rwanda sont engagés dans un processus de médiation sous l’égide des États-Unis. Si des propositions ont été échangées avec Washington, les hostilités sur le terrain, elles, ne connaissent aucun répit. Bien au contraire, les rebelles du M23/AFC continuent d’étendre leur emprise territoriale.
Entre diplomatie et atrocités, Kinshasa semble vouloir alerter sur l’urgence d’une réponse ferme. Car pendant que les discussions s’enlisent, la population civile paie un tribut de plus en plus insupportable à une guerre qui n’en finit pas.