Kinshasa, 02 juillet 2025- La République démocratique du Congo, confrontée à une crise humanitaire d’une rare intensité, multiplie les appels à la solidarité internationale. Dans l’Est du pays, l’insécurité chronique, les déplacements massifs de populations et une instabilité politique persistante aggravent la vulnérabilité de millions de personnes, en particulier des femmes et des enfants. À cela s’ajoute un sous-financement critique de l’aide humanitaire.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le chargé d’affaires congolais, Hippolyte Mfulu Kingonzila, a lancé un vibrant appel à l’action, vendredi 27 juin 2025. Il a souligné que le plan de réponse humanitaire 2025, établi conjointement avec les partenaires internationaux, reste largement en deçà des besoins. “Le plan d’intervention humanitaire 2025 est gravement sous-financé”, a-t-il déploré, ajoutant que « le gap à combler s’élève à plus de 88,8 % du budget total requis ».
Ce plan, chiffré à 2,54 milliards de dollars, vise à fournir une assistance vitale à 11 millions de Congolais, dont 7,8 millions sont des déplacés internes. En tout, 21,2 millions de personnes sont en situation de besoin urgent sur l’ensemble du territoire. Mais sans un soutien financier accru des bailleurs, la réponse humanitaire risque de ne pas atteindre les populations les plus touchées.
Dans son intervention, Mfulu Kingonzila a rappelé que les paragraphes 45 à 49 du dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU décrivent une situation humanitaire « catastrophique » dans l’Est de la RDC. Il a insisté sur l’urgence de mobiliser les ressources nécessaires pour faire face aux défis croissants dans un contexte sécuritaire très volatile.
Cette demande d’aide survient alors que l’ONU a elle-même été contrainte de revoir à la baisse son plan d’aide humanitaire mondial pour 2025. Le nouveau plan, ramené à 29 milliards de dollars contre les 44 initialement prévus, doit désormais se concentrer sur 114 millions de personnes jugées prioritaires. L’OCHA, son bureau de coordination, parle des coupes les plus drastiques jamais opérées.
Ce recul des financements humanitaires mondiaux frappe durement des pays comme la RDC, déjà fragilisée par des décennies de conflits armés, d’épidémies récurrentes et de catastrophes naturelles. “L’un des plus grands défis demeure la mobilisation des fonds restants”, a insisté le représentant congolais à l’ONU, pointant le risque d’abandon silencieux d’une crise prolongée.
En Ituri, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et dans le Tanganyika, des millions de personnes vivent aujourd’hui dans des conditions précaires, souvent privées de soins, d’eau potable ou d’abris. La présence de groupes armés et la faiblesse des institutions locales aggravent encore cette situation dramatique.
Hippolyte Mfulu Kingonzila a conclu son intervention en appelant à une solidarité internationale accrue, soulignant que la situation actuelle « ne peut être résolue sans une réponse humanitaire d’envergure », portée par une volonté politique forte et des financements à la hauteur des enjeux.
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