Kinshasa, 02 juillet 2025- Un rapport explosif des Nations Unies, resté confidentiel jusqu’ici, met gravement en cause le Rwanda. Malgré l’accord de paix signé en juin dernier avec la RDC, Kigali continuerait à piloter activement une stratégie d’annexion déguisée de l’est du Congo, en s’appuyant sur les rebelles du M23. Cette révélation, publiée par le journal belge De Standaard, alerte sur l’installation d’un véritable État parallèle dans les zones occupées.
Rédigé par le Groupe d’experts de l’ONU sous la direction de la juriste belge Mélanie De Groof, ce document s’appuie sur des informations recueillies à l’intérieur même de l’armée et du gouvernement rwandais. Selon ces sources, l’objectif du président Paul Kagame serait ni plus ni moins que de contrôler directement les territoires riches en minerais à l’Est de la RDC.
Dans les villes stratégiques telles que Goma ou Bukavu, les rebelles du M23, avec le soutien logistique du Rwanda, auraient mis en place une gouvernance parallèle. Gouverneurs de fait, maires, chefs de police, douaniers et agents miniers ont été désignés dans l’ombre, remplaçant les autorités congolaises légitimes. Le contrôle politique va de pair avec l’emprise économique. Plusieurs sites miniers de coltan et d’étain, notamment à Rubaya, sont désormais exploités par le M23.
La chute de Bukavu en février dernier aurait amplifié cette dynamique. D’autres gisements stratégiques seraient désormais passés sous contrôle rwandais. Pourtant, l’accord de paix de juin stipulait un désengagement progressif dans un délai de trois mois. Selon les experts onusiens, ce retrait n’a non seulement pas été amorcé, mais les forces rwandaises ont plutôt renforcé leur présence par l’intermédiaire du M23.
Plus inquiétant encore, les chefs rebelles refuseraient toute restitution des territoires conquis, quelle que soit l’issue des négociations en cours. Le rapport souligne clairement leur volonté de maintenir une domination à long terme, transformant l’Est congolais en zone tampon sous influence rwandaise.
Ces révélations surviennent alors que Kinshasa multiplie les dénonciations contre le « double jeu » de Kigali. Le gouvernement congolais, qui avait accueilli avec prudence l’accord de paix de Washington, voit aujourd’hui ses craintes confirmées. La stratégie du Rwanda remet frontalement en cause les efforts diplomatiques en cours, notamment à Doha.
Face à cette situation, la communauté internationale est désormais interpellée. Le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait être saisi officiellement par Kinshasa pour que des mesures concrètes soient prises, y compris des sanctions, afin d’empêcher une annexion de fait de l’Est congolais sous couvert d’une pseudo-pacification.
Ce rapport pourrait changer la donne, en exposant au grand jour une stratégie expansionniste que Kigali nie publiquement, mais que les faits sur le terrain semblent de plus en plus confirmer.