Kinshasa, 03 juillet 2025- La ministre congolaise des Droits humains, Me Chantal Chambu Mwavita, a alerté lundi sur une campagne de recrutements forcés orchestrée par les rebelles du M23/AFC dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Elle sollicite l’intervention urgente de la commission des Nations Unies aux droits de l’homme afin d’ouvrir une enquête indépendante sur ce qu’elle qualifie de graves violations du droit international humanitaire.
D’après sa déclaration officielle, les faits remontent aux 28 et 29 juin 2025. À Rubaya, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), plus de 300 jeunes, dont de nombreux mineurs, ont été arrêtés par les rebelles lors d’un bouclage. Le lendemain, dans le groupement de Lugendo (Sud-Kivu), une vingtaine de jeunes ont été enlevés dans des circonstances similaires. Ces jeunes, exhibés lors d’un meeting à Birava comme de prétendus « volontaires », auraient en réalité été contraints de rejoindre la rébellion, affirme le gouvernement.
Pour la ministre, ces actes relèvent d’une « mise en scène cynique », visant à camoufler des pratiques de recrutement forcé. Elle décrit un tableau glaçant, notamment des jeunes extorqués, menacés, arrachés à leurs familles et utilisés comme boucliers humains, porteurs de munitions ou combattants sans formation. Elle qualifie ces méthodes de « barbarie inacceptable », contraires à la Constitution congolaise et aux engagements internationaux de la RDC.
Me Chambu Mwavita condamne fermement ces actes, estimant qu’ils portent atteinte à la dignité humaine et aux fondements de l’État de droit. Elle appelle à une enquête formelle de l’ONU pour identifier les auteurs, instigateurs et complices de ces violations, en vue de leur traduction devant les juridictions compétentes, nationales comme internationales.
S’adressant directement à la jeunesse congolaise, la ministre lance un message fort. “Vous êtes notre avenir, notre force, notre espoir. Ne cédez ni à la peur, ni au chantage, ni à la violence”, a-t-elle déclaré. Elle assure que l’État congolais est engagé à faire respecter les droits fondamentaux, et qu’aucune exploitation des jeunes par des groupes armés ne sera tolérée.
Ces dénonciations surviennent dans un contexte tendu, quelques jours seulement après la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Alors que ce texte promettait le retour à la stabilité, les exactions rapportées dans les zones contrôlées par le M23/AFC laissent planer le doute sur la sincérité des engagements pris. “Nous agirons avec fermeté et rigueur pour que justice soit rendue”, a-t-elle insisté.