Kinshasa, 07 juillet 2025- L’année scolaire 2024-2025 s’est clôturée sans la traditionnelle remise des bulletins aux élèves sur l’ensemble du territoire national, malgré le paiement exigé de 1000 FC par élève pour l’impression desdits documents. Cette situation suscite une vive indignation au sein de l’Association nationale des parents d’élèves du Congo (ANAPECO) et du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO), qui dénoncent ce qu’ils considèrent comme un grave dysfonctionnement.
Ces deux organisations pointent directement le Secrétariat général de l’Éducation nationale, qu’ils accusent d’avoir orchestré des manœuvres de détournement présumé des fonds publics alloués à l’impression des bulletins scolaires. Selon leurs déclarations, les montants perçus depuis l’année 2024 pour ce service n’ont pas été utilisés comme prévu, laissant les familles dans l’incertitude.
“Les résultats sont là, mais il n’y a pas de bulletin. Où sont partis les 1000 francs que chaque parent a donné ? Et c’est auprès de qui on a versé cet argent ? Ils en ont fait quoi pour qu’aujourd’hui nos enfants connaissent ce pareil sort ?”, s’insurge un parent d’élève, visiblement exaspéré par l’opacité du processus.
D’après certaines sources proches du ministère, ce dysfonctionnement serait dû à un retard dans la passation de marché public, ce qui aurait empêché l’imprimeur chargé de la production de livrer les documents à temps. Mais cette justification ne convainc ni les parents ni les syndicats, qui y voient un écran de fumée pour masquer une gestion douteuse des fonds.
Le président national de l’ANAPECO, Steve Mpongi, qualifie la situation de «crime pédagogique» et insiste sur les conséquences concrètes pour les élèves concernés. “Ça porte préjudice parce que les parents qui ont constaté que les enfants devaient changer d’école sont pénalisés, parce qu’ils n’ont aucune preuve fiable pour démontrer là où on veut aller inscrire les enfants, que les enfants ont été à l’école et qu’ils méritent ce transfert”, a-t-il déclaré.
De son côté, la secrétaire générale du SYECO, Cécile Tshiyombo, a réclamé samedi 5 juillet une enquête judiciaire approfondie pour établir les responsabilités. Elle exige que les autorités punissent « tout acte de détournement systémique des fonds destinés à l’impression des bulletins », afin de restaurer la crédibilité du système éducatif congolais.