Kinshasa, 07 juillet 2025- Alors que le projet de rédaction d’une nouvelle Constitution est suspendu à cause de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, l’UDPS remet sur la table la question de la légitimité du mandat présidentiel actuel. Le parti du chef de l’État affirme que Félix Tshisekedi entame en réalité son premier véritable mandat, considérant que le quinquennat 2018-2023 a été marqué par des blocages institutionnels majeurs.
Intervenant sur Top Congo FM le week-end dernier, le professeur Tshilumbu, haut cadre du parti présidentiel, a soutenu que la coalition FCC-CACH a empêché le chef de l’État d’exercer pleinement son pouvoir durant son premier quinquennat. “Le président Félix Tshisekedi n’a dirigé que pendant cinq ans dans des conditions difficiles. Pour nous de l’UDPS, c’est son premier mandat. C’est ce que nous mettrons sur la table lors du dialogue national”, a-t-il affirmé avec insistance.
Cette prise de position intervient alors que plusieurs voix appellent à l’organisation d’un dialogue politique national pour tenter de résoudre la crise sécuritaire, notamment dans l’Est du pays, où le M23 contrôle désormais Goma et Bukavu, deux capitales provinciales stratégiques.
Pour le parti présidentiel, la reconnaissance d’un nouveau cycle présidentiel pour Félix Tshisekedi devra faire partie des axes de discussion, avec pour argument les contraintes exceptionnelles subies lors du mandat précédent, tant sur le plan politique que sécuritaire.
Mais l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Plusieurs de ses figures dénoncent une tentative de contournement de la Constitution, accusant le président de vouloir s’éterniser au pouvoir. Ce débat s’inscrit dans le prolongement du projet controversé de quatrième République, lancé par Félix Tshisekedi en janvier 2025 mais ralenti par la recrudescence des violences armées.
Jusqu’à présent, aucune équipe d’experts constitutionnels n’a été officiellement installée, preuve que le contexte politique et sécuritaire reste fragile. Pourtant, en coulisses, les positions se durcissent en prévision d’un éventuel dialogue national, où la question du mandat présidentiel pourrait cristalliser les tensions.