Kinshasa, 09 juillet 2025- Le Mouvement national des consommateurs lésés (MNCL) a adressé une requête au ministre de la Santé publique, demandant l’interdiction formelle de la production et de la vente des boissons frelatées, notamment le whisky connu sous le nom de « Zododo ».
Dans une lettre adressée aux autorités, cette organisation de la société civile tire la sonnette d’alarme face à la multiplication inquiétante de ces boissons fortement alcoolisées, commercialisées sous plusieurs appellations telles que Nkolo Mboka, Mokonzi, Béton, Pastis, Kindobika, entre autres. Le MNCL déplore leur consommation massive à Kinshasa, particulièrement chez les jeunes et les personnes âgées, en raison de leur prix très abordable et de leur disponibilité quasi généralisée dans les quartiers.
“Ces produits, très concentrés en alcool, provoquent des intoxications graves, pouvant aller jusqu’au décès”, avertit le MNCL.
D’après l’organisation, plusieurs enquêtes menées ces derniers mois ont mis en lumière des conditions de fabrication déplorables, sans respect des normes d’hygiène ni contrôle sanitaire, exposant ainsi la santé publique à un risque majeur.
Face à cette situation alarmante, le MNCL propose trois mesures prioritaires :
1. Interdire strictement la production, la commercialisation et la consommation de toutes les boissons frelatées ;
2. Renforcer les contrôles sanitaires concernant les boissons produites localement ;
3. Lancer une campagne nationale de sensibilisation sur les risques liés à la consommation de ces produits.
Ce plaidoyer a déjà reçu un accueil favorable. Il a été validé le 8 juillet 2025 par l’Inspection générale de la Santé, le Secrétariat général à la Santé publique et Hygiène, ainsi que par la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Néanmoins, la portée exacte de cette demande n’a pas encore été rendue publique, notamment en ce qui concerne les conséquences possibles pour les travailleurs congolais employés dans ces unités de production.
Alors que la situation sanitaire se dégrade dans plusieurs quartiers de Kinshasa, le gouvernement est désormais invité à agir rapidement pour protéger la population de ce fléau silencieux qui cause des décès à petit feu.