Kinshasa, 11 juillet 2025- Les déplacés installés dans les localités de Nkasa, Bushimoo et Katanga, situées entre les territoires de Walikale et Masisi, dans la région de Pinga (Nord-Kivu), tirent la sonnette d’alarme sur les conditions extrêmement précaires qu’ils endurent depuis leur arrivée. Ces familles vivent toujours chez des hôtes eux-mêmes affectés par la crise sécuritaire persistante dans la région.
Selon Ndoole Binwa, président du comité local de ces déplacés, venus majoritairement de Mpety, Malemo et Minjenje, aucune aide humanitaire ne leur a été fournie depuis plus de cinq mois. Cette absence prolongée d’assistance met en péril la survie de milliers de personnes, dont la majorité vit dans des familles d’accueil déjà fragilisées.
Au-delà du manque de nourriture, les déplacés souffrent également d’une recrudescence des maladies, notamment chez les femmes enceintes et les enfants. “Les conditions humanitaires des déplacés qui sont ici deviennent catastrophiques. Nous sommes environ 5 000 ménages. Ça fait plus de 5 mois que nous sommes ici sans aucune assistance humanitaire. Les enfants et les femmes enceintes souffrent énormément de plusieurs maladies, surtout le paludisme alors que nous n’avons pas de moyens pour le traitement de nos enfants. Les structures sanitaires étatiques n’ont pas aussi de médicaments. Que le gouvernement congolais et ses partenaires nous viennent en aide afin de préserver des vies”, a-t-il plaidé.
Dans cette région enclavée, l’accès aux soins de santé est de plus en plus compromis. Malgré de nombreux appels lancés par les organisations de la société civile, aucune action concrète n’a encore été entreprise pour soulager la souffrance de ces déplacés en détresse.
Le mois dernier, le médecin chef de zone de santé de Pinga avait déjà exprimé son inquiétude face à la pénurie de médicaments dans les centres de santé publics. Cette situation rend encore plus difficile la prise en charge des malades, y compris les déplacés, qui restent sans solution ni prise en charge adéquate.
Alors que les alertes s’accumulent, les déplacés de Pinga attendent toujours une réaction urgente du gouvernement congolais et de ses partenaires humanitaires pour prévenir une catastrophe humanitaire imminente.