Kinshasa, 14 Juillet 2025- Alors que l’espoir d’un retour à la paix demeure fragile dans l’Est de la République Démocratique du Congo, les négociations entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle AFC/M23 se poursuivent à Doha, sous la médiation du Qatar. Ces pourparlers engagés depuis plusieurs mois visent à résoudre une crise sécuritaire vieille de plus d’une décennie, qui continue de plonger les populations congolaises dans la douleur.
Une revendication qui scandalise. Le M23 veut gérer le Nord-Kivu et le Sud-Kivu pendant 8 ans
Selon plusieurs sources proches de la délégation congolaise, certaines exigences du M23 restent volontairement tenues à l’écart de l’opinion publique.
Parmi les plus controversées figure une demande récemment révélée par le média 7sur7.cd : le M23 exigerait l’administration exclusive des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pour une durée de huit ans.
Cette revendication a été immédiatement rejetée par les autorités congolaises, qui y voient une tentative flagrante de division du territoire national.
Un risque de partition et un précédent dangereux
Si cette demande venait à être officialisée, elle constituerait une violation grave de la souveraineté de la RDC et créerait un précédent dangereux pour l’intégrité territoriale du pays.
Comment un groupe rebelle, accusé de multiples exactions contre les civils, peut-il prétendre administrer des provinces entières sans passer par la case justice ni exprimer le moindre acte de repentance ?
Le piège d’un dialogue déséquilibré
Les médiateurs qataris insistent sur la nécessité de traiter les causes profondes du conflit : la représentation politique des communautés locales, la gouvernance des ressources minières, les tensions régionales et l’implication présumée d’acteurs étrangers.
Cependant, si le cadre des négociations reste flou, le risque est grand de transformer ces pourparlers en une tribune de légitimation pour un groupe armé.
Le précédent de 2009, où le M23 avait été intégré dans les FARDC avant de reprendre les armes en 2012, puis en 2022, doit servir de leçon.
Sans désarmement effectif, sans justice transitionnelle ni garanties solides, toute concession ne fera que perpétuer le cycle de violence.
Vers quel avenir
La RDC est aujourd’hui à un tournant : céder face au chantage des armes ou défendre fermement l’unité nationale.
Si le dialogue reste essentiel, il ne peut se faire au prix de la souveraineté et de la dignité de l’État.
La paix durable ne se construit pas en récompensant les rébellions, mais en rétablissant la justice, la sécurité et la confiance entre les institutions et les populations.
Le peuple congolais attend des autorités qu’elles fassent preuve de fermeté stratégique et de lucidité diplomatique. La paix est possible, mais elle ne peut être négociée sous la menace.