Lubumbashi, 15 juillet 2025- Une vive polémique secoue la scène politique du Haut-Katanga après des déclarations controversées du sénateur Danny Kabongo, cadre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).
S’exprimant devant les militants de son parti le samedi 12 juillet 2025, le sénateur Kabongo a tenu des propos jugés d’incitation à la violence contre le gouverneur Jacques Kyabula. « Si nous étions à l’époque de Moïse, on devait le lapider. » Des propos choquants qui ont suscité l’indignation de plusieurs organisations de la société civile.
Dans un communiqué publié ce mardi 15 juillet, maître Timothée Mbuya, Coordonnateur de l’organisation Justicia Asbl, spécialisée dans la promotion des droits de l’homme et du droit humanitaire, s’est dit préoccupé par la gravité de ces propos. Il estime qu’ils sont constitutifs d’une infraction d’incitation à la désobéissance ou à la violence contre une autorité établie.
« La gravité de ces propos pourrait déboucher sur des actes encore plus violents contre le gouverneur et ses sympathisants, alors qu’en ce moment, la recherche de l’unité nationale devrait être la priorité de tout citoyen épris de justice et de paix, » a déclaré Maître Timothée Mbuya.
Justicia Asbl appelle le parquet près la Cour de Cassation à se saisir du dossier et à interpeller le sénateur Kabongo pour ses déclarations qu’elle juge contraires aux articles 134 et 199 du Code pénal congolais (décret du 30 janvier 1940, tel que modifié).
Pour rappel, le gouverneur Jacques Kyabula avait tenu un meeting populaire le 1er juillet 2025 à Lubumbashi, au cours duquel il avait salué l’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda sous l’égide du gouvernement américain. « Le vrai ennemi de la RDC, c’est le Rwanda et non des fils du pays comme Joseph Kabila ou Corneille Nangaa »
Une manière pour Jacques Kyabula de condamner l’acte posé par Joseph Kabila et Corneille Nangaa de s’allier à l’ennemi du pays qui le Rwanda alors qu’ils auraient pu se tenir autour d’une table pour trouver des solutions et règler des différents entre congolais.
Cette déclaration avait été mal perçue dans certains cercles politiques locaux, où elle est interprétée comme une caution à la politique de rapprochement avec Kigali, dans un contexte marqué par des tensions persistantes dans l’Est du pays.
Face à cette situation, Justicia Asbl recommande au Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur de ne pas céder à la pression de décisions prises sous l’émotion ou sous influence partisane. L’organisation rappelle que les différends politiques doivent être réglés dans le respect des lois et des institutions.
Dans un contexte où la province du Haut-Katanga est déjà sous pression politique, ces déclarations viennent raviver des tensions dont les conséquences pourraient s’avérer dangereuses si elles ne sont pas rapidement encadrées par le droit.