Kinshasa, 06 Septembre 2023 – L’opposition en RDC rejette fermement la pression exercée par Kinshasa pour un départ précipité de la Monusco, la mission de l’ONU dans le pays. Selon le parti de Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, le pouvoir de Félix Tshisekedi cherche à éliminer un témoin gênant dans un contexte marqué par des crimes et des violations des droits de l’homme attribuables au régime.
Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le secrétaire général d’Ensemble pour la République, Dieudonné Bolengetenge, a déclaré : « Concernant la Monusco, on pouvait souhaiter son départ si on avait des garanties de protection des populations civiles là où elle est encore présente. En Ituri aujourd’hui, au Nord-Kivu, la sécurité des populations est des plus incertaines ».
Il poursuit en soulignant que « tant que c’était le fait de groupes armés qui massacraient, on pouvait encore se dire que ce sont des hors-la-loi. Maintenant, la nouvelle garde républicaine commence à massacrer aussi des populations civiles à ciel ouvert. Dans ce contexte-là, le départ de la Monusco comporte des risques d’aggraver la situation. La demande du gouvernement ressemble un peu à une quête d’espace pour massacrer à huis clos, pour qu’il n’y ait pas de témoins, parce que ce que nous venons de vivre à Goma est inqualifiable, c’est innommable ».
Selon Dieudonné Bolengetenge, « sans la présence de la Monusco, les choses risquent de s’aggraver, il n’y aura même plus de témoins ». Il estime que la Monusco devrait rester encore avec eux, du moins jusqu’après les élections. Ils croient qu’un pouvoir plus légitime assumera ses responsabilités à ce moment-là. La demande de protection de la Monusco pour leurs leaders, qui sont candidats à l’élection présidentielle, en est une preuve supplémentaire, conclut-il.
Nicolas Kayembe