Kinshasa, 10 Septembre 2023 – Selon un rapport publié par Greenpeace Afrique, Insure our Future, Reclaim Finance et Urgewald, toute entreprise ayant obtenu des droits d’exploration et d’exploitation dans le cadre des enchères pétrolières en RDC pourrait se retrouver sans protection financière.
Le rapport, intitulé « Pétrole sanglant: assurer la prospection pétrolière en RDC garantit la destruction de la forêt tropicale du Congo », met en évidence les risques pour la biodiversité, les objectifs climatiques, les droits des peuples autochtones et les préoccupations relatives à la corruption et à l’illégalité.
L’analyse révèle que les plus grands assureurs et réassureurs sont réticents à souscrire et à apporter un soutien essentiel à une extraction néocoloniale aussi désastreuse, selon Irène Wabiwa, responsable internationale de la campagne du Bassin du Congo de Greenpeace Afrique.
Les compagnies d’assurance et de réassurance ont des politiques générales en matière d’ESG qui rendent l’assurance et la réassurance des blocs pétroliers proposés en RDC prohibitives pour les entreprises de combustibles fossiles.
De plus, le rapport souligne le risque d’absence de consentement libre, informé et préalable des peuples autochtones et des communautés locales dans les blocs pétroliers désignés.
Les compagnies d’exploration pétrolière en RDC devront très probablement s’appuyer sur les services des plus grandes compagnies d’assurance et de réassurance du monde, principalement concentrées en Europe et en Amérique du Nord.
Les compagnies pétrolières face à un avenir financier incertain
Ce rapport met également en lumière le retrait de la capacité de réassurance de certaines des plus grandes sociétés de réassurance, dont Munich Re, Hannover Re, Swiss Re et SCOR. Ces décisions auront un impact sur les coûts de réassurance des entreprises souhaitant explorer les blocs pétroliers problématiques de la RDC, telles que Perenco.
Les projets d’exploration pétrolière en RDC ont suscité de vives critiques de la part des environnementalistes, qui mettent en garde contre les conséquences catastrophiques sur la biodiversité et le climat, notamment dans un complexe forestier riche en tourbières.
Malgré les assurances du gouvernement congolais quant au respect de l’environnement, ce rapport souligne les risques et les préoccupations entourant ces projets.
Nicolas Kayembe