Kinshasa, 28 Septembre 2023 – Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a exprimé son soutien à la création d’un tribunal mixte à la fois national et international pour rendre justice aux crimes de guerre commis à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Lors d’une interview accordée à France 24 lors de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York, Karim Khan a souligné que la responsabilité de créer une telle institution incombait aux États, en particulier à la RDC. Le président Tshisekedi s’est déclaré prêt à soutenir cette initiative.
Selon le procureur de la CPI, ce tribunal fonctionnera de manière similaire au Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), qui a jugé les principaux responsables des crimes commis lors de la guerre civile en Sierra Leone entre 2002 et 2013. Karim Khan s’est félicité de l’annonce récente du Commissaire européen de la justice, Didier Reynders, concernant la tenue d’une conférence internationale l’année prochaine.
Cette conférence réunira la RDC, l’Union européenne, le bureau de la CPI et l’Union africaine pour discuter de la création d’une nouvelle structure visant à juger les individus et les seigneurs de guerre impliqués dans les différentes parties de l’Est de la RDC.
Le procureur Khan a déclaré : « Nous espérons créer un nouveau paradigme, une nouvelle structure, qui ne sera pas forcément pilotée par la CPI, afin d’aller plus en détail et de faire en sorte que ces individus et ces seigneurs de guerre dans les différentes parties de la RDC soient jugés. Il faut que l’abcès soit crevé ». Il a également exprimé sa disponibilité à soutenir cette nouvelle entité, à condition qu’il existe une volonté politique pour la mettre en place.
Karim Khan compte sur la coopération de l’ONU, des autorités régionales, de l’Union européenne, de l’Union africaine et de la société civile pour garantir que justice soit faite. Cette initiative vise à assurer que les crimes de guerre ne restent pas impunis et à créer une nouvelle structure qui permettra d’examiner en détail les atrocités commises et de poursuivre les responsables dans l’Est de la RDC.
Nicolas Kayembe