Kinshasa, 27 octobre 2023.- Dans les provinces de l’Est de la République Démocratique du Congo, une montée vertigineuse du prix du carburant à la pompe met en péril la mobilité des habitants.
À Goma, au Nord-Kivu, et à Bukavu, au Sud-Kivu, le coût des transports en commun a explosé, entraînant une hausse exponentielle des tarifs pratiqués par les taximen et les motards. Face à cette situation, la majorité des usagers sont contraints de se déplacer à pied.
Pour Espoir Amani, résident de Bukavu, chaque déplacement est devenu un véritable calvaire : “Tout le monde, y compris les élèves et les enfants, est contraint de marcher en raison du manque de moyens de transport. Les taximen ont doublé le prix des courses, ce qui fait énormément souffrir la population en raison de la flambée des prix du carburant”, déplore-t-il.
De leur côté, les chauffeurs de taxi estiment qu’il n’y a pas de solution envisageable. Malgré une réunion prévue pour fixer les prix, de nombreux revendeurs, surnommés “les Khadafis”, continuent de violer les règles en revendant le carburant à des prix exorbitants, allant jusqu’à 4500 FC (Franc congolais) voire 5000 FC lors d’achats nocturnes.
Face aux protestations des consommateurs, les pétroliers du Sud-Kivu se défendent et affirment ne pas être responsables de ces hausses de prix.
Urbain Kange, secrétaire rapporteur du club des pétroliers du Sud-Kivu, souligne que “les chauffeurs devraient se manifester et demander aux autorités d’établir des prix plus favorables. Pour l’instant, le prix fixé par le ministère de l’Economie nous permet de renouveler nos stocks et de vendre nos produits pétroliers.”
À moins d’un mois du début de la campagne électorale, aucun des 24 candidats à l’élection présidentielle prévue le 20 décembre en RDC n’a été écarté de la course, même si l’absence de carburant limitera leurs déplacements.
La crise du carburant constitue un défi supplémentaire pour les candidats, qui devront trouver des moyens alternatifs pour mener leurs actions de campagne dans un contexte de difficultés de mobilité croissantes.
Nicolas Kayembe