Kinshasa, 05 décembre 2023.- Si pour certains, la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt à Ngiri-Ngiri, c’est à eux que l’eau appartient. Deux heures, c’est le temps exact qu’il faut passer dans un forage pour se procurer de l’eau dans le quartier Elengesa, situé dans cette commune du centre-ville de Kinshasa. Et pour être le premier servi, il faut s’y rendre à 4 heures du matin. Depuis 2019, une recherche constante d’eau s’observe dans cette partie périphérique de la capitale congolaise.
Ngiri-Ngiri figure parmi les communes les plus touchées par la pénurie d’eau, malgré sa proximité avec le centre-ville. Chaque jour, matin, midi et soir, ses habitants déambulent avec des récipients vides le long des communes voisines. Hommes, femmes, et parfois même des enfants, se lancent dans cette quête qui dure des heures, en fonction du trajet adopté et de l’affluence aux points d’eau.
Les forages installés dans cette commune appartiennent à des particuliers et ne sont pas toujours à titre bénévole. Parfois, il faut payer jusqu’à 300 FC pour remplir un récipient et malgré ces frais, les forages ne sont pas nombreux. La démarche pour obtenir de l’eau peut donc prendre environ 2 heures, si le timing est parfait. Une source anonyme a précisé que cette situation pénalise les activités dans la région de la commune et que la Regideso, la société de distribution d’eau, ne fait rien pour remédier à la situation.
Des sources sûres nous ont indiqué que la Regideso aurait implanté des tuyaux en 2019, mais sans résultats concrets depuis. La situation a donc complètement échappé aux gestionnaires et laisse entrevoir une certaine négligence de la part du gouvernement, d’après la population sur place. La quête quotidienne d’eau est devenue une réalité préoccupante pour les habitants de Ngiri-Ngiri, qui espèrent une action urgente pour résoudre cette crise qui perdure depuis trop longtemps.
Joshua Desvers Nsiala