Kinshasa, 13 janvier 2024.- Depuis la fermeture des frontières entre le Rwanda et le Burundi, les déplacements des congolais de Goma vers Bujumbura sont sérieusement perturbés. Étudiants, malades, commerçants et autres voyageurs doivent désormais faire face à un trajet considérablement allongé.
Les transporteurs expriment leurs inquiétudes quant à d’éventuelles pertes financières et difficultés à venir. Avec la fermeture des frontières, l’agence de voyage reliant Goma à Bujumbura voit son activité réduite. Alors qu’elle effectuait auparavant entre 7 et 10 trajets par jour, cette fréquence a chuté drastiquement.
Les chauffeurs, dont Mugisho Paulin, témoignent des bouleversements causés par cette fermeture. « Le prix n’a pas changé. Il est resté à 30 dollars. Nous passons par Kamanyola, nous entrons à Uvira puis Kamvivira jusqu’à Bujumbura bien que le trajet devienne très long », dit-il au micro de Radio Okapi.
Le trajet habituel de 8 heures pour atteindre le Burundi en passant par la frontière rwando-burundaise de Ruwa est maintenant remplacé par un détour à travers le Rwanda, la province du Sud-Kivu à Kamanyola, puis Uvira avant d’entrer au Burundi. « Avant on quittait à 6 heures du matin pour arriver à 13 heures à Bujumbura, mais maintenant c’est de 6 heures à 16 heures », explique Mugisho.
Cette situation entraîne des pertes potentielles en termes de services courrier et de coûts de carburant. « Il peut y avoir des pertes par rapport à nos service courrier mais aussi le carburant. On consomme d’habitude le carburant pour 80 dollars jusqu’au Burundi mais maintenant on ne sait pas si ça pourra suffire pour arriver », se plaint le chauffeur.
Les étudiants de Goma fréquentant le Burundi redoutent une augmentation des coûts de voyage et expriment des inquiétudes concernant la traversée par Kamanyola, une zone instable sur le plan sécuritaire. Ces complications pourraient les dissuader de revenir régulièrement à Goma pour les vacances.
Tous les voyageurs partageant ce trajet expriment le souhait d’une amélioration des relations entre le Rwanda et le Burundi, espérant ainsi que les frontières s’ouvrent à nouveau pour faciliter leurs déplacements.
Nicolas Kayembe