Kinshasa, 15 janvier 2024.- La décision de la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles (CNCCS) d’interdire la diffusion du titre « Mbongo » de DJ Momboshi a suscité une vague de réactions contrastées.
Certains soutiennent cette mesure, arguant qu’elle protège les bonnes mœurs et l’ordre public, tandis que d’autres y voient une forme de censure excessive. Cette action soulève des questions essentielles sur la liberté d’expression artistique et le rôle de la censure dans la société congolaise.
D’une part, les partisans de la décision de la CNCCS mettent en avant la nécessité de protéger la jeunesse congolaise de contenus jugés inappropriés. Selon eux, les gestes, images et paroles présents dans le clip de « Mbongo » vont à l’encontre des valeurs morales et de l’intégrité culturelle du pays. Ils estiment que la censure est un moyen de préserver l’identité nationale et de promouvoir des contenus plus édifiants pour la société.
D’autre part, de nombreux défenseurs de la liberté d’expression artistique critiquent cette interdiction, la qualifiant de restriction excessive. Ils affirment que la censure nuit à la diversité culturelle et musicale, et qu’elle entrave la créativité des artistes. Pour eux, la société devrait favoriser des débats ouverts et des discussions constructives sur les contenus artistiques, plutôt que d’opter pour des interdictions strictes.
Au-delà de ce cas spécifique, l’interdiction de « Mbongo » soulève des interrogations plus larges sur le rôle de la censure dans la société contemporaine. Il s’agit d’un débat complexe qui met en balance la protection des valeurs culturelles et morales d’une part, et la préservation de la liberté d’expression artistique de l’autre.
Cette controverse offre l’opportunité d’engager une réflexion approfondie sur la manière dont la société congolaise souhaite concilier ces deux aspects fondamentaux.
Nicolas Kayembe