Kinshasa, 24 mai 2024- Suite à l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale, désigné par l’Union sacrée de la nation, le député national Willy Mishiki envisage d’introduire une requête au conseil d’État pour en demander l’annulation. Les irrégularités qu’il a lui-même constatées lors de ce processus l’ont poussé à prendre cette décision qui pourrait avoir des répercussions majeures sur la stabilité politique du pays.
Lors d’une déclaration publique, Willy Mishiki a dénoncé le non-respect du principe de séparation des pouvoirs, affirmant que la convocation d’une plénière pendant que le Conseil d’État examinait une requête similaire remettait en cause l’intégrité du processus électoral.

“Le principe de séparation de pouvoir a été foulé aux pieds, aucune plénière ne devrait être convoquée alors que le Conseil d’Etat traite encore la requête de Mbusa”, a-t-il tonné. Ces accusations soulèvent des questions sur la légitimité du bureau définitif actuellement en place à l’Assemblée nationale.
La requête de Willy Mishiki fait écho à celle d’Antipas Mbusa Nyamwisi, un autre député contestataire ayant saisi le Conseil d’État pour contester l’invalidation de sa candidature au poste de 1er vice-président. Ces actions judiciaires pourraient remettre en cause la composition même du bureau définitif et semer la discorde au sein de l’Union sacrée de la nation.
La compétition pour les postes clés au sein du bureau définitif, notamment celui de deuxième vice-président, a été marquée par des controverses et des rejets de candidatures. Les ténors de la majorité parlementaire, Christophe Mboso et Antipas Mbusa Nyamwisi, se retrouvent au cœur d’un bras de fer politique qui pourrait fragiliser l’unité au sein de l’assemblée.
La décision de la commission chargée de l’examen des candidatures de rejeter celle d’Antipas Mbusa Nyamwisi a suscité des réactions critiques au sein de l’opposition et de la société civile. Les tensions autour de ces élections au bureau définitif laissent entrevoir des divisions profondes au sein du paysage politique congolais, et mettent en lumière les enjeux de pouvoir qui animent ces débats.
Alors que l’Union sacrée de la nation semblait être un front uni, les contestations internes et les recours judiciaires pourraient ébranler cette coalition fragile. L’avenir politique du pays reste incertain face à ces tensions croissantes au sein de l’Assemblée nationale, où les jeux de pouvoir et les rivalités politiques pourraient compromettre la stabilité institutionnelle et la gouvernance démocratique en RDC.
Jadot Lukadi