Tshikapa, 26 juillet 2024- Du 20 au 23 juillet, la prison centrale d’Ilebo, située dans la province du Kasaï, a été le théâtre d’une évasion spectaculaire qui a vu 19 prisonniers s’enfuir. Selon le greffier du centre pénitentiaire, Cyrille Kaboyi Kaboyi, cette évasion a été orchestrée avec une étonnante ingéniosité. Profitant d’un moment de distraction des gardes, les détenus ont réussi à s’échapper, exploitant les failles d’un bâtiment vétuste hérité de l’époque coloniale.
Le récit des événements est à la fois alarmant et révélateur des défis auxquels fait face le système pénitentiaire congolais. Selon M. Kaboyi, 16 des évadés ont été retrouvés cachés au plafond, tandis que 6 sont toujours en fuite. Le premier jour de cette série d’évasions, 13 détenus avaient déjà pris la poudre d’escampette.
“Nous avons récupéré 16 détenus qui se cachaient au plafond et 6 autres ont pris fuite. Le lundi, il y avait encore évasion, 13 détenus avaient pris fuite. Donc en l’espace de 2 jours, seulement 19 détenus se sont évadés de la prison centrale d’Ilebo”, explique Cyrille Kaboyi Kaboyi, joint par téléphone.
En réponse à cette crise, un renforcement des mesures de sécurité a été mis en place. Les autorités locales sont désormais sur le qui-vive, cherchant à éviter d’autres évasions dans un contexte où la prison d’Ilebo est déjà surpeuplée et en très mauvais état. Les conditions de vie dans ces murs, qui devraient être des lieux de réhabilitation, semblent plutôt favoriser l’évasion que la réinsertion. La vétusté du bâtiment, qui n’a pas été rénové depuis des décennies, est une source majeure de préoccupation.
Malgré les efforts déployés pour retrouver les fuyards, un seul des 19 évadés a été repris jusqu’à présent. Les 18 autres demeurent introuvables, et un avis de recherche a été lancé à leur encontre. Les évadés sont principalement poursuivis pour des crimes graves tels que le vol qualifié et la violence sexuelle, ce qui accentue l’urgence de leur capture pour la sécurité des citoyens.
À l’heure actuelle, la prison d’Ilebo abrite seulement 76 détenus, dont 6 femmes, une situation qui soulève des questions sur la gestion des établissements pénitentiaires en République Démocratique du Congo.
Jadot Lukadi