Kinshasa, 29 juillet 2024- La situation au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) est devenue préoccupante. Le samedi dernier, des députés et sénateurs du parti présidentiel ont exprimé leurs vives inquiétudes concernant la crise interne qui paralyse le fonctionnement du parti. Ils ont appelé les instances dirigeantes à prendre des mesures urgentes pour restaurer l’harmonie et la cohésion au sein de cette formation politique, essentielle à la stabilité du pays.
Cette déclaration fait suite à une mission des bons offices menée par ces élus durant une semaine, dans le but de dialoguer avec les différentes factions en conflit. Inscrite dans le cadre de la commission pacifique, mise en place par le professeur Isaac Jean-Claude Tshilumbayi, cette mission a permis de recueillir les aspirations des membres du parti, qui souhaitent ardemment la convocation d’une convention démocratique afin de discuter des enjeux actuels et de trouver des solutions viables.
Le rapporteur de la commission, le député national Jules Lodi, a présenté les recommandations issues de ces rencontres lors d’une conférence de presse. Il a insisté sur l’importance d’une résolution rapide de la crise, qui menace non seulement le bon fonctionnement du parti, mais aussi la crédibilité du gouvernement. Les membres de l’UDPS semblent unanimes quant à la nécessité de restaurer la confiance et de renforcer la solidarité au sein du parti.
La crise actuelle est alimentée par des frondeurs qui ont récemment contesté le leadership d’Augustin Kabuya, le président intérimaire du parti. Des accusations graves, incluant des allégations d’abus de pouvoir, de corruption et de gestion solitaire, ont été portées contre lui. Les frondeurs, qui incluent des figures influentes telles que le porte-parole du parti et le président du groupe Forces du progrès, appellent à un changement radical dans la direction du parti.
L’ancien ministre de la Santé, Eteni Longondo, est à la tête de cette rébellion interne. Son leadership dans cette fronde souligne l’ampleur du mécontentement au sein de l’UDPS. Les critiques pointent également des sorties médiatiques jugées inappropriées et un manque de vision stratégique, ce qui a exacerbé les tensions au sein du parti.
Face à cette tempête, Augustin Kabuya appelle à l’unité et à la sérénité. Il a exhorté ses camarades à respecter les statuts du parti, qu’il considère comme un bien commun précieux. En affirmant qu’il détient toujours le pouvoir de révoquer ceux qu’il considère comme responsables de troubles, Kabuya tente de maintenir un semblant de contrôle sur la situation. Toutefois, la question demeure : l’UDPS parviendra-t-elle à surmonter cette crise et à retrouver son unité, ou est-ce le signe d’une fracture plus profonde au sein de la formation politique ?
Rédaction