Kinshasa, 06 septembre 2024- Le Front Commun pour le Congo – FCC a émis des doutes sérieux sur le bilan officiel du tragique incident survenu à l’ex-prison centrale de Makala, le 5 août.
Suite à une tentative d’évasion des détenus, le gouvernement a avancé un chiffre de 129 morts, dont 24 par balles, ainsi que de nombreux blessés et des cas de violences sexuelles. Cependant, le FCC estime que ces chiffres sont largement sous-évalués et que la gravité de ce qu’ils qualifient de “crime indicible” a été minimisée.
Dans un communiqué, le FCC a exprimé son exigence d’une enquête indépendante et transparente pour établir le nombre exact de victimes et identifier les responsables. Ils soulignent que la crédibilité du bilan gouvernemental est compromise par des incohérences et des versions contradictoires.
“Le FCC soutient que la crédibilité du bilan officiel du drame du CPRK est sérieusement sujette à caution, du fait, notamment, de la cacophonie entre des versions gouvernementales contradictoires, des témoignages collectés par des ONG spécialisées, ceux recueillis sur place immédiatement après la commission des faits, ainsi que des photos et vidéos des corps sans vie prises sur le lieu du drame et largement diffusées depuis lors”, a-t-il écrit dans son communiqué.
Le FCC ne se contente pas de contester les chiffres ; il désigne également le gouvernement comme le principal responsable de cette catastrophe. Loin d’être un incident isolé, ce drame s’inscrit selon eux dans une série de violations graves des droits humains, alimentées par un climat d’impunité.
“Le FCC souligne que ce drame, qui est le plus récent, mais sûrement pas le dernier d’une série macabre, s’inscrit en droite ligne du mot d’ordre clair donné expressis verbis par le Président de la République, le 23 juin 2023, au stade Kashala Bonzala de Mbuji-mayi”, lit-on .
Le communiqué rappelle les déclarations du Président de la République Félix Tshisekedi, qui, lors d’un discours en juin, avait laissé entendre une approche militarisée du maintien de l’ordre. Face à cette situation explosive, la demande d’une commission d’enquête indépendante résonne comme un appel désespéré à la responsabilité.