Kinshasa, 10 septembre 2024- Oly Ilunga, dernier ministre de la Santé de l’ère Kabila, a retrouvé la liberté ce lundi après avoir purgé cinq ans de travaux forcés, une peine prononcée par la Cour de cassation en mars 2020.
Son incarcération, qui a débuté en août 2019, est le résultat d’accusations de détournement de fonds destinés à la riposte contre l’épidémie d’Ebola. Malgré ces accusations, Ilunga a toujours maintenu son innocence, dénonçant une « procédure judiciaire truffée d’irrégularités » et a même alerté les instances internationales, dont le Secrétaire général des Nations Unies.
Ancien membre de l’UDPS, Oly Ilunga a quitté son poste en juillet 2019, avant l’arrivée du gouvernement Ilunkamba. Sa démission était motivée par son opposition à l’introduction d’un deuxième vaccin contre Ebola, soutenu par le laboratoire belge Janssen, qu’il jugeait contraire à l’éthique. Ce choix controversé a révélé des tensions au sein du gouvernement et a mis en lumière des conflits d’intérêts dans la gestion de la crise sanitaire.
Les rumeurs de friction entre Oly Ilunga et Félix Tshisekedi, également membre de l’UDPS et fils de l’illustre Étienne Tshisekedi, ont également alimenté les spéculations sur la véritable raison de son éviction. À son arrivée au pouvoir, Tshisekedi fils aurait décidé de retirer la gestion de la riposte contre Ebola à Ilunga pour la confier au Dr Muyembe, marquant ainsi un tournant dans la lutte contre cette épidémie.
Aujourd’hui, Oly Ilunga se retrouve à un tournant de sa vie, libéré mais marqué par une expérience pénible. Son parcours soulève des questions sur la transparence et l’éthique au sein des institutions congolaises, ainsi que sur les défis auxquels sont confrontés les dirigeants en matière de santé publique.
De retour dans le paysage politique, il devra naviguer avec prudence entre ses ambitions personnelles et l’ombre des controverses passées.