Kinshasa, 20 septembre 2024- Le débat fait rage au sein de l’Assemblée nationale de la RD Congo concernant la prolongation de l’état de siège en vigueur depuis trois ans dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Lors de la séance plénière du 19 septembre, 331 députés sur 338 ont voté en faveur de cette nouvelle prorogation, présidée par l’honorable Jean-Claude Tshilumbayi. Toutefois, cette décision a provoqué des réactions vives, notamment de la part des députés provenant de l’Est, qui contestent cette mesure.
Les députés opposés à la prorogation, comme Willy Mishiki, élu de Walikale, dénoncent l’inefficacité de l’état de siège, qui, selon eux, n’a pas réussi à restaurer la paix et la sécurité dans les régions concernées. Dans une vidéo partagée sur le réseau social X, Mishiki a exprimé sa frustration, déclarant : “Aucune ville n’a été récupérée depuis sa mise en place. Nous ne sommes pas des pions. Notre seule exigence est d’être écoutés.”
Ces élus affirment que le statu quo ne peut plus durer et qu’ils envisagent d’agir pour défendre leur territoire. D’un autre côté, les députés en faveur du maintien de l’état de siège soutiennent qu’il est imprudent de lever cette mesure alors que l’insécurité demeure omniprésente au Nord-Kivu et en Ituri. Ils soulignent que l’état de siège a été instauré pour tenter de rétablir la paix face à des conflits armés persistants, et que sa levée pourrait aggraver la situation.
Cette controverse est d’autant plus significative qu’elle met en lumière les divisions au sein du gouvernement et les attentes divergentes des élus congolais. Le projet de loi, présenté par le ministre de la Justice, Constant Mutamba, illustre les défis auxquels le pays est confronté pour trouver un équilibre entre la sécurité et la voix de ses représentants locaux.