Kinshasa, 01 octobre 2024- Le M23 contrôle désormais la production de coltan dans les territoires de Masisi et Rutshuru, au Nord-Kivu. C’est ce qu’a affirmé Bintou Keita, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU tenue ce lundi 30 septembre aux États-Unis.
En faisant le point sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo, Bintou Keita a déclaré que le blanchiment criminel des ressources naturelles de la RDC, sorties clandestinement du pays, renforce les groupes armés, maintient l’exploitation des populations civiles, dont certaines sont réduites à l’esclavage de facto, et sape les efforts de rétablissement de la paix.
En Ituri, alors que les profits ont bondi avec l’expansion de l’extraction semi-mécanisée de l’or, les groupes armés sont devenus des entrepreneurs militarisés. En conséquence, Bintou Keita affirme que les dirigeants communautaires et les forces gouvernementales, épuisés, luttent pour contenir ces groupes armés, qui se sont renforcés tant militairement que financièrement.
Au Nord-Kivu, le M23 a établi un contrôle total sur la production de coltan dans les territoires de Masisi et de Rutshuru. Le commerce dans la région de Rubaya, qui devrait fournir plus de 15 % de la production mondiale de tantale, génère environ 300 000 USD par mois pour le groupe armé.
Elle a prévenu que, malgré des progrès, la paix n’est pas encore gagnée, citant les affrontements armés, le trafic de minerais et le fléau de la violence sexiste qui font que les civils nécessitent toujours la protection de la MONUSCO.
Bintou Keita a demandé que des sanctions internationales soient imposées à ceux qui profitent de ce commerce criminel, sans quoi la paix restera insaisissable et les civils continueront de souffrir.
La représentante spéciale a également déploré la montée des tensions politiques et l’inquiétude des partis d’opposition face aux restrictions des libertés. Elle a rappelé au gouvernement que la poursuite des réformes, le renforcement de la confiance et de la cohésion nationale constituent des antidotes aux appels à la rébellion armée.