Kinshasa, 12 octobre 2024- Le président de la République, Félix Tshisekedi a décidé de boycotter le deuxième jour du sommet de la Francophonie, une décision qui a suscité de vives réactions au sein du gouvernement. Dans une interview accordée à RFI, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a expliqué que cette action était une réponse à l’omission du président français Emmanuel Macron de mentionner la guerre en RDC lors de son discours d’ouverture.
Selon Patrick Muyaya, cette omission est qualifiée de « coupable » et inadmissible, surtout après une rencontre entre Tshisekedi et Macron le matin même, où les deux dirigeants avaient discuté de la grave crise humanitaire que traverse la RDC. “La République Démocratique du Congo, étant le plus grand pays francophone, ne pouvait pas être omise dans la prise de parole du président Macron”, a-t-il souligné, mettant en avant le sentiment de mépris ressenti par Kinshasa.
Le ministre a également évoqué les négociations en cours concernant la guerre dans l’est du pays, qui se sont intensifiées depuis la déclaration d’un cessez-le-feu fin juillet. Les discussions, prévues pour le 12 octobre, visent à résoudre les tensions entre la RDC et le Rwanda, notamment en ce qui concerne la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le désengagement des forces rwandaises.
Répondant à des accusations du ministre rwandais des Affaires étrangères, qui a insinué que la RDC bloquait les négociations, Muyaya a plaidé pour une approche diplomatique respectueuse. Il a rappelé que les décisions finales concernant les négociations relèvent des politiques et non des experts techniques, soulignant ainsi la complexité des discussions en cours.
Malgré ces tensions diplomatiques, le gouvernement congolais insiste sur la nécessité d’avancer vers la paix, avec des millions de Congolais vivant dans des conditions précaires à cause de la guerre. “Il faut rappeler que nos compatriotes décèdent tous les jours et ceci doit s’arrêter très vite”, a-t-il déclaré, réaffirmant l’urgence d’une résolution de la crise.
Enfin, en ce qui concerne les récents débats sur une possible réforme constitutionnelle, Patrick Muyaya a clarifié que cela n’était pas à l’ordre du jour. Le gouvernement se concentre plutôt sur les engagements pris par le président Tshisekedi, notamment en matière de réduction des prix des denrées de première nécessité, afin d’améliorer la vie des Congolais.