Kinshasa, 14 octobre 2024- Dans une interview percutante accordée à Jeune Afrique, l’opposant congolais Moïse Katumbi a sévèrement critiqué la gestion des droits de l’homme sous la présidence de Félix Tshisekedi, affirmant que la répression actuelle est plus marquée que celle vécue sous l’ancien président Joseph Kabila.
Le président d’Ensemble pour la République, qui a déjà passé trois ans en exil durant le régime Kabila, a souligné que même à cette époque, il n’y avait pas eu autant d’arrestations de prisonniers politiques, soulignant une évolution préoccupante de la situation politique. “J’ai passé trois ans en exil sous Joseph Kabila. Mais si l’on compare l’État de droit de cette époque et aujourd’hui, demandez à la population, même les Kinois dont vous êtes, ils vous diront que c’était moins pire avant”, affirme-t-il.
L’opposant a dénoncé une tentative manifeste du pouvoir actuel de museler les voix dissidentes, estimant que le climat politique actuel cherche à étouffer toute forme d’expression libre. Il appelle à une prise de conscience sur l’importance de la démocratie et de la liberté d’expression dans le pays.
En outre, Katumbi a révélé qu’il fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires qu’il juge infondées, liées à la réhabilitation de l’aérodrome de Ndoto à Lubumbashi, qu’il voit comme une manœuvre politique pour entraver ses ambitions électorales. “On me cherche des poux dans la tête pour des raisons purement politiques”, dénonce-t-il.
Selon lui, cette situation illustre un climat de répression accrue qui menace la démocratie en RDC, et il appelle les Congolais à se mobiliser pour défendre leurs droits et libertés avant les élections à venir.