Kinshasa, 25 octobre 2024- Les évêques catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo – CENCO mettent en garde contre les risques potentiels d’une révision constitutionnelle dans le climat sociopolitique actuel. Par la voix de Mgr Donatien N’shole, secrétaire général de la CENCO, ils ont souligné l’importance de la prudence face à ce projet, qui pourrait avoir des conséquences néfastes pour le pays.
Réagissant aux récentes déclarations du président Félix Tshisekedi lors d’un meeting à Kisangani, Mgr N’shole a salué la position du chef de l’État, qui a affirmé qu’il n’a pas l’intention de prolonger son mandat. Toutefois, il a exprimé des réserves face aux discours de certains membres de la majorité présidentielle, estimant que ces voix pourraient influencer négativement le souhait d’un changement réfléchi et serein.
“Le chef de l’État a très bien réagi, en disant d’abord que ce n’était pas une question pressante. Il est même allé plus loin, en disant que dans le contexte sociopolitique actuel, ce ne serait pas indiqué. Et puis, il a aussi ajouté qu’il n’a pas l’intention de s’éterniser au pouvoir. Mais entendre les discours des ténors de sa famille politique et l’évolution de la chose, c’est un peu préoccupant”, a-t-il indiqué.
Les évêques craignent que les bonnes intentions de Tshisekedi ne soient étouffées par des ambitions politiques à court terme. “Je crains que ces bonnes dispositions du chef de l’État puissent être étouffées par les influences négatives de certains de ses collaborateurs, qui ne voient que le pouvoir pour le pouvoir. Les évêques appellent à la prudence, de faire attention à cette question, parce que si elle n’est pas bien traitée, elle peut déstabiliser le pays”, a-t-il averti, appelant ainsi les acteurs politiques à une réflexion approfondie sur les implications d’une telle révision.
Ce climat d’incertitude est également palpable au sein de l’Union sacrée, la plateforme politique autour du président. Alors que l’UDPS, principal parti au pouvoir, exprime un soutien à la révision, d’autres partenaires restent silencieux ou critiques. Dans ce contexte, les évêques de la CENCO invitent à une attention accrue, alors que l’avenir politique du pays semble suspendu à des décisions cruciales.