Kinshasa, 28 octobre 2024- Le Front commun pour le Congo (FCC), famille politique de l’ex-président Joseph Kabila, a exprimé dimanche son opposition ferme au projet de révision constitutionnelle porté par le régime actuel.
Dans un communiqué incisif, le FCC accuse les partisans de ce projet d’aspirer à instaurer un système de parti unique et une pensée homogène, évoquant la nostalgie d’un État autoritaire. La coalition promet de mobiliser les forces politiques et sociales pour s’opposer à ce qu’elle considère comme une menace à la démocratie congolaise.
“Au promoteur de ce projet, visiblement nostalgique du parti-État et de la pensée unique, qui, rêvant debout, pense ainsi se donner les moyens de régner sans partage, d’asservir notre peuple davantage et de piller le pays à volonté, le FCC, qui ne peut permettre une telle forfaiture, dit qu’il oppose un Non catégorique et cinglant à son projet funeste”, peut-on lire dans ce communiqué.
Pour le FCC, la Constitution en vigueur, adoptée en 2006, est le fruit d’un consensus national républicain. Ils rappellent que ce texte n’a pas été rédigé “à l’étranger par des étrangers” mais bel et bien à Kisangani, au sein de la mission catholique Saint Gabriel en 2004, par des Congolais représentatifs de la diversité de la nation. En faisant référence aux origines locales et au large soutien populaire de la Constitution (approuvée par plus de 85 % des voix), le FCC réfute toute justification pour une révision qui, selon eux, sape les fondations mêmes de l’État.
Le FCC va plus loin, en qualifiant le projet de révision d’ “attaque directe” contre la stabilité et l’unité du pays, et avertit que son adoption pourrait plonger la nation dans l’arbitraire et le chaos. Le communiqué décrit cette initiative comme une “déclaration de guerre” du président Tshisekedi envers le peuple congolais, redoutant des conséquences graves pour la paix sociale et la cohésion nationale.
Pour conclure, le FCC accuse le régime actuel d’orchestrer cette “machination politique” pour détourner l’attention des difficultés sociales et économiques persistantes. Les retards de paiement des fonctionnaires, la diminution du pouvoir d’achat et l’insécurité montante seraient autant de problématiques non résolues que, selon le FCC, le gouvernement cherche à faire oublier par ce projet de révision contesté.