Kinshasa, 20 novembre 2024- Les grandes figures de l’opposition congolaise s’apprêtent à marquer un tournant politique. Ce mercredi, les représentants de Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Denis Mukwege, Matata Ponyo et Delly Sesanga signeront une déclaration commune pour s’opposer fermement au projet de changement de Constitution porté par le président Félix Tshisekedi. Cette initiative, qui pourrait donner naissance à un front commun, intervient après plusieurs jours de négociations intensives.
Le chef de l’État Félix Tshisekedi, lors d’un déplacement à Lubumbashi samedi dernier, a réitéré son ambition de revoir la Constitution, qu’il estime inadaptée aux réalités du pays. Il a annoncé la création, dès l’année prochaine, d’une commission interdisciplinaire pour évaluer les révisions nécessaires. Selon lui, l’actuelle loi fondamentale, élaborée “à l’étranger et par des étrangers”, contient des “pièges” qui freinent l’évolution démocratique et institutionnelle de la RDC.
Pour l’opposition, ces justifications masquent des intentions beaucoup plus personnelles. Les leaders politiques dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une tentative de Tshisekedi de s’accrocher au pouvoir en supprimant les limites constitutionnelles qui empêchent un troisième mandat. Selon eux, ce projet représente une menace directe pour la démocratie congolaise et les acquis du processus électoral actuel.
La déclaration commune prévue ce mercredi pourrait renforcer la mobilisation contre cette initiative présidentielle. En s’unissant, les poids lourds de l’opposition entendent non seulement protéger l’intégrité de la Constitution, mais aussi envoyer un signal fort à leurs partisans et à la communauté internationale. Ce front commun marque une rare convergence d’intérêts dans un paysage politique souvent fragmenté, et pourrait devenir un obstacle majeur aux ambitions de réforme du président Tshisekedi.