Kinshasa, 21 novembre 2024- Le climat politique en RDC est en effervescence, avec des tensions croissantes autour des droits des opposants. Le cas de Seth Kikuni, leader du parti Piste pour l’émergence, illustre parfaitement cette situation.
Mardi le 20 novembre, le ministère public a requis une peine de trois ans de prison contre lui, accusé d’incitation à la désobéissance civique et de propagation de faux bruits. Ce verdict, attendu le 27 novembre prochain, soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression et le rôle des opposants dans un système politique souvent jugé répressif.
Au cœur de cette affaire se trouve un rassemblement à Lubumbashi, où Kikuni a exhorté ses partisans à se lever contre ce qu’il qualifie de tricheries électorales du président de la République. Ces propos, jugés provocateurs par le ministère public, témoignent de la détermination de l’opposant à mobiliser son électorat face à ce qu’il considère comme une injustice. Cependant, cette mobilisation a aussi attiré l’attention des autorités, qui semblent de plus en plus intolérantes à l’égard des voix dissidentes.
Le conseil de Kikuni plaide pour son acquittement, arguant que ses déclarations s’inscrivent dans le cadre d’un dialogue démocratique entre un leader et sa base. Il défend l’idée que critiquer le pouvoir en place ne devrait pas être synonyme de criminalité. Cette perspective remet en question les limites de la liberté d’expression et le droit des opposants à exprimer leurs préoccupations sans craindre des représailles judiciaires.
Le procès de Seth Kikuni, qui a commencé le 23 octobre après une détention prolongée, est devenu un symbole d’un combat plus large pour les droits civiques en RDC. À travers son cas, les enjeux de la démocratie et de l’opposition dans le pays sont mis en lumière, rappelant à chacun l’importance de la liberté d’expression dans une société juste et équitable.