Kinshasa, 19 mai 2025 — La pression s’intensifie autour de l’ancien président Joseph Kabila, alors que la commission spéciale du Sénat a entamé ce lundi ses travaux relatifs à la levée de ses immunités parlementaires. Cette démarche, explosive sur le plan politique, survient dans un climat de forte tension en République démocratique du Congo, suscitant débats et inquiétudes au sein de la classe politique.
Composée de sénateurs validés lors d’une plénière houleuse tenue le week-end dernier, la commission a un délai de 72 heures pour auditionner les parties concernées et présenter ses conclusions à la plénière. Parmi les personnes attendues figurent Joseph Kabila lui-même, en sa qualité de sénateur à vie, ainsi que l’auditeur général des FARDC, à l’origine du réquisitoire transmis au Sénat sur instruction du ministre de la Justice.
Les accusations à l’encontre de l’ancien chef de l’État portent notamment sur des supposés liens avec la rébellion du M23, un sujet particulièrement sensible au regard du contexte sécuritaire actuel dans l’Est du pays. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a d’ores et déjà précisé que Kabila serait jugé en tant que parlementaire, et non comme ancien président, une précision qui soulève de nombreuses controverses juridiques.
Malgré les contestations, y compris celles venant de l’opposition qui fustige une procédure jugée irrégulière, cette dernière a décidé de participer aux travaux de la commission. Elle entend suivre de près chaque étape de cette opération qu’elle qualifie de politiquement motivée.
La présidence de la commission a été confiée au sénateur Christophe Lutundula, figure respectée au sein du Sénat. Alors que les regards sont désormais tournés vers les prochaines 72 heures, le pays retient son souffle face à ce feuilleton parlementaire inédit, aux conséquences politiques potentiellement majeures.