Kinshasa, 29 novembre 2024- Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux a été sortie de son contexte, poussant certaines plateformes médiatiques à présenter l’ex-première dame du Zaïre, Bobi Ladawa, sous un jour réducteur, comme une simple quémandeuse de maison. Pourtant, la réalité est tout autre.
En effet, lors de la visite de la Première ministre Judith Suminwa à Bobi Ladawa, cette dernière a exprimé son souhait de retourner au Congo après des années d’exil. Elle a également déclaré espérer un accueil digne à son retour, tout en déplorant la spoliation des biens laissés par son défunt mari, le maréchal Mobutu Sese Seko.
Usant de sagesse, Maman Bobi Ladawa a profité de la présence de la cheffe du gouvernement pour dénoncer la confiscation des maisons et biens immobiliers que son époux avait acquis à travers la RDC. Elle accuse des expatriés, avec la complicité de certains décideurs locaux, d’avoir usurpé ces propriétés dans une tentative de gommer la mémoire de l’ancien président.
Pour l’ex-première dame, le désir de rentrer au pays est immense, mais plusieurs questions l’inquiètent : comment l’État congolais organisera-t-il son accueil pour honorer les services rendus par son époux à la nation ? Et surtout, dans quelle maison pourra-t-elle rendre hommage à la mémoire de son mari, alors que tous les biens familiaux ont été spoliés ?
Bobi Ladawa ne cache pas sa colère. Elle attend une rencontre personnelle avec le président Félix Tshisekedi pour dénoncer nommément les acteurs impliqués dans cette spoliation massive, qu’elle considère comme une atteinte à l’image de la RDC. Pour elle, il ne s’agit pas seulement de récupérer des biens matériels, mais de réhabiliter et préserver l’héritage d’un homme qui a marqué l’histoire du pays.
Depuis trois décennies, la dépouille du maréchal repose à Rabat, loin de sa terre natale. Cette situation est au cœur des revendications de Bobi Ladawa : son retour dépasse les simples questions matérielles, car il incarne un devoir de mémoire, une reconnaissance envers un passé complexe mais indélébile.
Ceux qui réduisent ses paroles à une demande matérielle passent à côté de l’essentiel. L’exil de Bobi Ladawa n’est pas seulement géographique, il est aussi symbolique. Et tant que la dépouille de Mobutu restera à l’étranger, cet exil continuera. Il s’agit d’une question de dignité : pour elle, pour sa famille, et pour le Congo tout entier.