Kinshasa, 30 novembre L’accord de Luanda, conclu le 25 novembre dernier entre la RDC et le Rwanda sous la médiation de l’Angola, peine à susciter l’adhésion des acteurs locaux. Ce plan, baptisé « Concept d’opérations » (CONOP), vise à neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et à alléger les mesures défensives du Rwanda. Pourtant, des contestations majeures, notamment du mouvement rebelle M23 et du gouvernement rwandais, compromettent son application.
Le M23, principal acteur armé dans l’est de la RDC, a rapidement rejeté cet accord. Dans un communiqué signé par Lawrence Kanyuka, porte-parole de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), le mouvement a dénoncé l’exclusion de ses revendications et les violations continues du cessez-le-feu par les forces congolaises.
“L’AFC/M23 rappelle que seul un dialogue direct et sincère abordant les causes profondes des conflits, peut ouvrir la voie à une solution pacifique et durable dans l’Est de la RDC”, peut-on lire, tout en menaçant de reprendre des actions militaires en réponse à des attaques dans Lubero et Masisi.
En parallèle, le Rwanda refuse de retirer ses troupes déployées en RDC, évoquant un climat de méfiance exacerbé par les récentes accusations du ministre congolais de la Justice. Ce dernier a accusé Kigali d’utiliser les minerais de la RDC pour financer son armement, alimentant une querelle diplomatique déjà tendue. La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a justifié ce maintien militaire par des besoins de sécurité régionale.
Les divergences entre Kinshasa et Kigali, renforcées par le rôle ambigu du M23, fragilisent les efforts de médiation internationale. L’Union africaine et l’Angola, principaux facilitateurs, peinent à imposer des solutions concrètes. L’accord de Luanda, perçu comme une étape cruciale vers la paix, semble menacé par des intérêts conflictuels et un manque de confiance entre les parties.
Face à cette impasse, les appels au dialogue inclusif se multiplient. Le M23, tout en critiquant l’accord, propose une table ronde pour aborder les causes structurelles du conflit. Cependant, tant que les tensions diplomatiques et militaires entre la RDC et le Rwanda persisteront, une résolution durable du conflit dans l’est du Congo restera incertaine.