Kinshasa, 28 novembre 2024- l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a publié ce jeudi 28 novembre 2024, un nouveau rapport sur la gestion budgétaire du chef de l’État, Félix Tshisekedi, entre 2022 et 2024.
Il note un bilan largement négatif qui dépeint une réalité où règnent l’irréalisme, le manque de crédibilité budgétaire, les dépassements financiers, ainsi que les maux persistants de la corruption et des détournements.
Selon l’ODEP, cette situation budgétaire ne permet ni la création de richesses ni l’amélioration des conditions de vie des Congolais. Elle compromet également la mise en œuvre effective de la décentralisation, pourtant inscrite dans la Constitution.
“La présente étude porte sur la situation budgétaire de 2022 à 2024 et note une gouvernance budgétaire assise sur de telles faiblesses qui n’ont permis ni de créer des richesses ni d’améliorer les conditions sociales de la population, et encore moins d’être susceptible de rendre effective la décentralisation, telle que prévue par la Constitution. Elle place difficilement le pays sur la voie vers l’émergence”, lit-on dans le rapport.
Cette étude insiste sur le fait que ce bilan négatif ne peut être attribué uniquement au gouvernement actuel. Il souligne le rôle d’une « administration bis » à la présidence, comprenant un Directeur de Cabinet et une pléthore de conseillers, dont les fonctions empiètent sur celles des ministères sectoriels.
L’ODEP met en relief les dépassements budgétaires au sein des institutions et ministères de souveraineté, au détriment des secteurs sociaux et économiques. De plus, il critique l’existence de régimes fiscaux spéciaux qui favorisent l’inégalité.
Il indique également que selon leur étude, Sama Lukonde et Judith Suminwa sont des premiers ministres faibles et affaiblis entre autre par le gouvernement du président Félix Tshisekedi qui fonctionne comme s’il était dans un régime Présidentiel alors que notre constitution a instauré en RDC un Régime à la française semi-présidentiel.
“Cette pagaille, ce dysfonctionnement institutionnel ne laisse pas les Premiers ministres assumer les pouvoirs que leur donne la Constitution”, renchéri l’ODEP.