Kinshasa, 05 décembre 2024- Jean-Pierre Bemba, membre influent du présidium de l’Union sacrée de la nation et ministre des Transports, a brisé le silence ce mercredi sur le sujet brûlant de la révision ou du changement de la Constitution de 2006. Alors que le débat divise la classe politique, Bemba a opté pour une approche nuancée, rappelant son rôle actif lors de la transition et l’élaboration de cette Constitution.
L’ex vice-président a tenu à rectifier certaines déclarations récentes. Contrairement à l’affirmation selon laquelle la Constitution aurait été « rédigée à l’étranger et par des étrangers », il a précisé que des experts internationaux avaient certes participé, mais que le processus reposait sur un consensus national. “La Constitution de 2006 avait des particularités et un consensus que nous avons acceptés”, a-t-il souligné, rappelant son attachement à ce texte approuvé par le peuple congolais.
Dans un contexte marqué par des tensions sur les termes « changement » et « révision », Bemba a insisté sur l’importance de respecter le cadre juridique actuel. “Ce qui est autorisé par la Constitution, c’est la révision”, a-t-il martelé, en invitant à ne pas céder à la peur face à ce débat. Son approche tranche avec celle de l’UDPS, le parti présidentiel, qui milite ouvertement pour un changement de la Constitution, une initiative perçue par certains comme un moyen d’offrir à Félix Tshisekedi une nouvelle candidature en 2028.
Interrogé sur cette divergence, Bemba a évité la confrontation directe. “Vous lui poserez la question”, a-t-il répondu à propos des déclarations d’Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS. Toutefois, il a tenu à défendre le président Tshisekedi : “Ce n’est pas quelqu’un qui veut s’accrocher au pouvoir. Faisons-lui confiance.” Une déclaration qui semble vouloir rassurer tout en laissant place à un débat démocratique.
Concernant les articles susceptibles d’être révisés, Jean-Pierre Bemba a identifié quatre points clés. Il propose de revisiter les articles 10 sur la nationalité congolaise, 13 et 51 sur la lutte contre la discrimination et la protection des minorités culturelles, ainsi que l’article 198 relatif au mode d’élection des gouverneurs et des sénateurs. Ces propositions visent, selon lui, à adapter la Constitution aux réalités actuelles du pays.