Kinshasa, 08 décembre 2024- L’Assemblée nationale traverse une période de tensions intenses. Alors qu’une plénière cruciale est prévue ce lundi 9 décembre pour examiner et voter une motion de défiance contre le ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, une nouvelle controverse éclate. Le député Willy Mishiki a lancé une pétition ciblant le président de l’Assemblée, Vital Kamerhe, qu’il accuse de violations répétées du règlement intérieur.
Willy Mishiki reproche à Vital Kamerhe d’avoir transgressé l’article 235 du règlement intérieur, qui impose une plénière dans les 48 heures suivant la notification d’une motion de défiance. Il l’accuse également d’ignorer des résolutions de la conférence des présidents, un organe chargé de coordonner les travaux parlementaires. Selon Mishiki, ces actes constituent des « manquements graves » affectant le bon fonctionnement de l’Assemblée nationale.
Le député s’appuie sur les articles 31 et 32 du règlement intérieur pour justifier sa pétition. Ces articles prévoient les mécanismes pour contester la gestion du speaker de la Chambre basse du parlement. Mishiki estime que les « abus répétés » de Kamerhe doivent être examinés par les députés pour préserver l’équilibre institutionnel et éviter de nouvelles crises.
Cette pétition intervient dans un contexte où l’Assemblée s’apprête à débattre de la motion de défiance contre le ministre des Infrastructures. Alexis Gisaro est accusé par l’opposition parlementaire de mauvaise gestion des grands projets. Le débat s’annonce houleux, et le timing de la pétition Mishiki pourrait détourner l’attention de cet enjeu clé, amplifiant les divisions au sein de l’hémicycle.
Vital Kamerhe, déjà au cœur de nombreuses polémiques, se trouve désormais confronté à une contestation directe de son autorité. Si la pétition de Willy Mishiki obtient un soutien significatif parmi les députés, cela pourrait fragiliser davantage sa position. Mais certains analystes politiques y voient aussi une stratégie pour discréditer un homme politique influent en pleine reconfiguration des alliances parlementaires.
Entre la motion de défiance contre Alexis Gisaro et la pétition visant Vital Kamerhe, l’Assemblée nationale semble être à la croisée des chemins. Ces deux dossiers sensibles pourraient exacerber les tensions entre les différentes forces politiques, avec des répercussions potentielles sur l’ensemble des institutions. Une semaine décisive s’annonce pour la classe politique congolaise.