Kinshasa, 09 décembre 2024- Dans un climat politique déjà tendu, Martin Fayulu, figure de l’opposition congolaise et leader de l’ECiDé, a de nouveau frappé fort contre le président Félix Tshisekedi. Sur X (anciennement Twitter), Fayulu a comparé le chef de l’État à Bashar al-Assad, ancien président syrien, en l’exhortant à quitter le pouvoir.
Le leader de Lamuka a déclaré : “Bashar al-Assad, qualifiant hier l’opposition syrienne de faible, a été contraint de fuir. Ce départ doit inspirer Félix Tshisekedi car aucun dictateur n’a survécu à la colère de son peuple. Après deux mandats usurpés, il est temps qu’il parte.” Cette déclaration incendiaire intervient à seulement deux jours du discours de Tshisekedi devant le Congrès.
Au cœur des tensions politiques actuelles se trouve le projet de réforme constitutionnelle proposé par Félix Tshisekedi. Prévue pour 2025, cette réforme vise à modifier les institutions du pays, une initiative perçue par l’opposition comme une tentative de renforcer son emprise sur le pouvoir. Les critiques, menées notamment par Fayulu et Moïse Katumbi, dénoncent une atteinte aux principes démocratiques et multiplient les appels à la mobilisation populaire pour bloquer cette initiative.
La rivalité entre le camp présidentiel et l’opposition ne cesse de s’intensifier. Le week-end dernier, des heurts ont éclaté au siège de l’ECiDé entre militants pro-Fayulu et un groupe présenté comme favorable au pouvoir en place. Bien que maîtrisés par la police, ces affrontements témoignent d’une polarisation grandissante, qui pourrait encore s’aggraver à l’approche des échéances politiques.
Martin Fayulu, qui conteste depuis 2018 les résultats ayant porté Tshisekedi à la présidence, continue de se présenter comme le président « élu » par les Congolais. En multipliant les critiques publiques et en mobilisant ses partisans, il cherche à maintenir son influence et à affaiblir la légitimité de Tshisekedi. Son parallèle avec Bashar al-Assad s’inscrit dans cette stratégie de pression politique.
Lors d’une rencontre à Genval, en Belgique, Fayulu et Moïse Katumbi ont réaffirmé leur alliance pour contrer le projet de réforme constitutionnelle. Cette union des forces d’opposition vise à bloquer toute tentative de consolidation du pouvoir par le président Tshisekedi, qu’ils accusent de détourner le processus démocratique pour ses propres intérêts.
Le discours que Félix Tshisekedi prononcera le 11 décembre devant le Congrès sera crucial pour tenter d’apaiser les tensions. L’opposition, elle, reste vigilante et continue de mobiliser contre ce qu’elle qualifie de dérive autoritaire. Le climat politique au Congo est plus polarisé que jamais, et la confrontation entre les camps semble inévitable.