Kinshasa, 11 décembre 2024- Neuf jours après des affrontements intenses dans le sud de Lubero, la situation a pris un tournant encore plus dramatique.
Les rebelles du M23, en étroite collaboration avec les Forces de défense du Rwanda (RDF), ont mis en scène la capture de trois soldats congolais. Ces derniers, forcés de réciter un discours orchestré par leurs ravisseurs, ont affirmé être en mission d’attaque. Cette manœuvre soulève des questions sur la manipulation de la vérité et les stratégies de victimisation utilisées pour justifier un conflit qui ravage la région.
Ce coup de théâtre intervient alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est récemment penché sur la situation sécuritaire en RDC. Les membres ont unanimement condamné les violations des droits humains et du droit international humanitaire, ainsi que les entraves au processus de paix de Luanda. Le M23, par ses actions, ne fait pas que défier l’autorité congolaise ; il met également en péril l’ensemble des efforts internationaux visant à ramener la paix dans cette région troublée.
La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a vivement critiqué le soutien du Rwanda à la rébellion. Elle a souligné le paradoxe d’un mécanisme de suivi du cessez-le-feu, établi il y a un mois, qui demeure inopérant en raison de l’absence de délégués rwandais. Cette situation met en lumière le manque de volonté politique de Kigali, alors même que des rapports évoquent la présence d’environ 4 000 soldats rwandais sur le sol congolais, aggravant la tension entre les deux nations.
Les récents combats ont été parmi les plus sanglants, témoignant de la résilience des Forces armées de la RDC (FARDC). Ces derniers semblent avoir infligé des pertes significatives au M23, surpassant celles des batailles précédentes. Cela soulève des espoirs quant à la capacité des FARDC à défendre la souveraineté nationale et à contrer cette insurrection qui, jusqu’à présent, a causé tant de souffrances.
Cependant, au-delà des combats, la crise humanitaire dans l’Est de la RDC s’aggrave. Des milliers de civils sont contraints d’abandonner leurs foyers, et les tensions entre les factions continuent de compromettre les efforts de paix. Alors que la communauté internationale condamne les actions du M23 et du Rwanda, elle peine à déployer des sanctions efficaces ou à fournir un soutien tangible pour mettre fin à ce cycle de violence.