Kinshasa, 12 décembre 2024- La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) a exhorté, dans un communiqué rendu public ce jeudi, le président Félix Tshisekedi à user de son pouvoir constitutionnel pour commuter les condamnations à mort en peines alternatives. Selon la CNDH, une telle démarche renforcerait la paix sociale dans un contexte particulièrement délicat pour la RDC.
Cette prise de position intervient après l’annonce faite le 5 décembre 2024 par le ministre de la Justice, sur la reprise des exécutions des condamnés à mort. Pour la CNDH, cette décision constitue un recul inquiétant pour la protection des droits humains, notamment le droit à la vie, et contrevient aux engagements internationaux de la RDC en matière de droits de l’Homme.
La CNDH souligne que cette démarche va à l’encontre des aspirations de la RDC à devenir un État abolitionniste de la peine capitale. Elle rappelle que les “articles 16 et 61 de la Constitution garantissent le respect du droit à la vie, et que le pays avait déjà fait des avancées significatives dans cette voie.”
En réponse à cette annonce, la CNDH réitère ses recommandations du 26 mars dernier, demandant au gouvernement de ne pas procéder à des exécutions et d’entamer des réformes judiciaires en conformité avec les principes constitutionnels. Elle encourage également la ratification par la RDC du deuxième protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1989, visant à abolir la peine de mort.
Cet appel de la CNDH résonne comme un plaidoyer en faveur d’une justice humaniste, conforme aux valeurs internationales. L’avenir de la peine capitale en RDC reste suspendu aux décisions du chef de l’État, dont le pouvoir de commutation pourrait marquer une étape décisive dans la construction d’un État de droit respectueux des droits humains.