Kinshasa, 16 décembre 2024- La localité de Matembe, située à 60 kilomètres de Lubero-centre dans le Nord-Kivu, est tombée aux mains des rebelles du M23-AFC, soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, selon des rapports des Nations-Unies.
Cette reprise survient après de violents affrontements opposant les rebelles aux Forces armées de la RDC (FARDC), qui ont été contraintes de se replier vers leurs positions initiales. La situation confirme la persistance des tensions dans cette région stratégique, en proie à une instabilité croissante.
Cette occupation marque un revers militaire pour l’armée congolaise et coïncide avec le boycott du Rwanda au sommet de Luanda. Prévu pour réunir Félix Tshisekedi et Paul Kagame sous la médiation du président angolais João Lourenço, ce sommet avorté devait offrir une opportunité de désescalade diplomatique. Or, l’absence de dialogue semble avoir renforcé la détermination des rebelles à avancer, mettant en lumière les connexions régionales de ce conflit.
Les combats ont eu des conséquences dramatiques pour les populations locales. Des sources rapportent que de nombreuses familles de Buleusa, localité située entre Lubero et Walikale, ont fui leurs villages pour échapper aux bombardements. Ces déplacements forcés, qui fragilisent davantage une région déjà marquée par les violences, posent une fois de plus la question de la protection des civils dans les zones en guerre.
Alors que la situation reste tendue, les regards se tournent vers les autorités congolaises et la communauté internationale pour envisager une riposte coordonnée. La chute de Matembe relance les inquiétudes quant à la capacité des FARDC à sécuriser le territoire face à une coalition rebelle toujours plus offensive et appuyée par des forces étrangères.