Kinshasa, 20 décembre 2024- Dans une interview accordée à France24, Thérèse Kayikwamba Wagner, la ministre des Affaires étrangères de la RDC, a clarifié la position de son gouvernement concernant la situation complexe à l’est du pays. Elle a particulièrement abordé l’initiative de Nairobi, un processus de paix régional destiné à désamorcer les tensions entre la RDC et le M23, un groupe rebelle qui déstabilise depuis plusieurs années les provinces orientales congolaises.
Cependant, cette démarche diplomatique a été rejetée par le M23. Lawrence Kanyuka, porte-parole du mouvement, a affirmé que le M23 ne participerait pas au dialogue proposé par Nairobi, qualifiant l’initiative de « insuffisante » pour résoudre les causes profondes du conflit. Le M23, membre de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), demande un dialogue direct et sans intermédiaires avec le gouvernement congolais, estimant que seul un tel échange pourra aboutir à une solution durable.
Le mouvement a également mis en avant ses actions en faveur de la sécurité des civils dans les zones sous son contrôle. Dans un communiqué, il a annoncé la libération de plusieurs localités, notamment Mbingi dans le territoire de Lubero, qu’il qualifie désormais de pacifiées. Le M23 insiste sur le fait qu’il prend des mesures concrètes pour assurer la paix dans les régions sous son emprise, bien que cette position ne fasse pas l’unanimité au sein de la communauté internationale.
En parallèle, le gouvernement congolais continue d’appeler la communauté internationale à prendre des sanctions diplomatiques contre le Rwanda, accusé de soutenir le M23. La rencontre de Luanda, prévue pour résoudre la crise, a échoué en décembre 2024, aggravant la situation. Le gouvernement de Kinshasa cherche désormais une nouvelle intervention internationale pour relancer les négociations de paix.
La situation sur le terrain reste tendue, avec des affrontements réguliers entre les forces armées congolaises (FARDC) et le M23. Le président rwandais, Paul Kagame, a critiqué le refus de la RDC d’engager un dialogue direct avec les rebelles. Dans ce contexte, la situation humanitaire se détériore de plus en plus, avec des milliers de personnes déplacées et un besoin urgent d’aide internationale.